samedi 25 septembre 2010
Arrangements en famille
Martine Aubry a souvent répété qu'il n'y aurait pas concurrence entre elle et Dominique Strauss Kahn pour la candidature à la présidentielle. On portait en général cette civilité entre bons camarades au crédit de sa volonté d'apaisement des querelles internes. Mais en affirmant hier sur France Inter qu'il y aurait « entente » et que la primaire au PS serait la confirmation de l'arrangement, Claude Bartolone transgresse la règle établie et admise. Certes, personne ne se faisait guère d'illusion sur les négociations et les combinaisons dans la coulisse de Solférino, mais pas au point d'imaginer que les primaires ne soient qu'une façon de les entériner. Reste à voir comment les militants apprécieront cette mise en berne du drapeau de la rénovation et la remise en cause de leur vote sur le mode de désignation du candidat.
Bavure verbale ou pas, le propos passera pour une volonté du courant majoritaire de contourner le dispositif et de ne pas entrer dans la compétition en toute transparence. Alors que chacun s'accordait à juger que l'intérêt des primaires était dans leur élargissement à la gauche, tout porte à croire que l'on va se retrouver, comme la dernière fois, dans un processus de choix du candidat socialiste par les socialistes. Déjà battu par la populaire Ségolène, DSK a sans doute envie de s'épargner l'épreuve.
D'autant que personne au PS ne prendra le risque d'une défaite qui signerait la mort politique d'une génération. S'il est candidat, Dominique Strauss Kahn, qui rassure les centristes, la droite et les classes aisées, peut espérer un ralliement du parti sans passer par la case « primaires ».
François Hollande, pour avoir pensé que la désignation se ferait sur le projet, se retrouve aujourd'hui dans une situation délicate qui ne lui laisse guère d'autre opportunité que de se rallier à DSK pour rester dans le jeu. Mais il peut aussi tenter de jouer la carte de la popularité et des idées en étant très présent sur le terrain et dans les médias. Avouez que cela ne manquerait pas de sel si, pour des raisons d'opportunité stratégique, François Hollande et Ségolène Royal, qui n'a peut-être pas renoncé à toutes velléités, décidaient de reformer un couple. Politique bien sûr.
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