plus, les producteurs vont de mal en pis. Sans coups de colère, pour le moment, les producteurs de lait seront sans doute aujourd'hui encore dans les grandes surfaces pour sticker les produits des marques qui ne jouent pas le jeu. Ils espèrent ainsi être soutenus par un boycott des consommateurs. Sans grande conviction mais avec la volonté d'expliquer le sens de ces actions. Leur problème n'est ni simple ni récent. Pour l'essentiel, il a son origine dans le fossé qui s'est creusé entre la France et l'Allemagne en matière de compétitivité. Les Allemands, appréciant la règle bruxelloise d'une corne distraite, ont pris des décisions pour permettre à leurs agriculteurs de moderniser leurs exploitations et, donc, de baisser leurs coûts de production.
ces subventions déguisées qui font que le prix du lait d'Outre-Rhin est bidon. Un autre facteur, moins connu celui-là, a joué un rôle essentiel dans les gains de compétitivité. L'Allemagne a prolongé pour son agriculture les « faveurs » qui lui avaient été accordées au moment de la réunification. Ainsi les producteurs peuvent-ils utiliser de la main-d'oeuvre étrangère en la payant selon les lois en vigueur dans son pays d'origine. On imagine l'impact de cette politique sociale à deux vitesses sur le prix du litre de lait.
allemand broute le bénéfice de ses voisins avec l'aide de cette nationalisation rampante, les producteurs français de montagne croulent sous les frais de structures et de collecte. On peut résumer la comparaison entre les deux agricultures en une formule : avec le prix du litre payé actuellement aux paysans français, les agriculteurs allemands vivent très bien.
qui s'accroît encore quand les producteurs voient nos industriels importer le lait allemand, pas mauvais et moins cher, qui les met en danger. Ils se demandent où est l'harmonisation européenne quand eux se démènent dans les cahiers des charges, les normes, les restrictions du chargement de bêtes à l'hectare. Et la surenchère électorale entre les syndicats qui ajoute à la vulnérabilité de jeunes agriculteurs endettés et peu décidés à être les derniers des Mohicans.
DANIEL RUIZ
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