La consigne est claire : pas de vagues, pas trop de soleil et pas trop d'étranger. Les vacances gouvernementales devront être discrètes, populaires et hexagonales. En pleine affaire Bettencourt et pour ce premier été sous le régime de la rigueur officielle, les ministres sont priés de montrer qu'ils sont proches de M. et Mme Tout-le-monde. Wolfeboro et le luxe décomplexé de congés présidentiels à l'américaine ? Une époque révolue. So 2007...
Tout cela est privé bien entendu. Cela n'empêchera pas la communication officielle de chauffer encore. Plein gaz pour l'épreuve modestie ! Les objectifs des photographes people et des magazines seront alimentés de clichés touchants, saisissant des membres du gouvernement avec à la main - rayez la mention inutile - un cornet de glace (une simple, et de préférence devant un kiosque à journaux), le guidon, des boules de pétanque, un verre de pastis, voire des pelles et des seaux pour les jeunes parents (NKM). Si seulement certains partaient en camping (un rêve de publicitaire), ils nous feraient volontiers la danse des tongs. Un carton médiatique assuré.
Même en août, et même dans le pré carré familial, l'heure est aux économies bien visibles. Après avoir rendu leur plan d'amaigrissement à François Fillon - une cure de déstock sévère pour dégraisser leurs équipes (DNA d'hier) - les ministres sont prêts à tous les sacrifices. Un régime survie : un bon tiers d'entre eux pourraient couler corps et biens dans le remaniement de l'automne. Vite, se délester d'ici là de toute image qui pourrait générer un encombrant surpoids à la rentrée. Qu'on se le dise : même palmes aux pieds et tuba dans la bouche (ça évitera les gaffes et les mauvais jeux de mots), il faudra être ir-ré-pro-chable !
De toute façon, la fameuse « pause estivale » ne sera pas si légère. Plombée en amont, au dernier moment, par les polémiques sur les gens du voyage et l'inévitable orage politique sur l'électrique « retrait de la nationalité », elle est bordurée en aval par le débat sur les retraites programmé dès le 7 septembre à l'Assemblée, avec discussion à l'intérieur et journée de grève à l'extérieur. En attendant ce grand choc, les jeunes de l'UMP d'un côté, et certaines centrales syndicales de l'autre, sont déjà partis à l'assaut des plages pour engager le combat à l'arme persuasive. Halte au feu ! C'est l'été, quand même...
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