D'une certaine façon, la France a déjà réussi sa Coupe du monde 2010. Quand le temps aura passé, en effet, l'histoire ne retiendra de ce Mondial que deux équipes : celle du pays vainqueur et peut-être plus encore... la France. Incapables de s'imposer par la qualité de leur jeu, les Bleus se sont largement rattrapés depuis en montrant une maestria certaine dans le scandale planétaire qu'ils ont déclenché. Un triomphe ! Un-tri-omphe ! De l'inédit ! De l'inimaginable ! Du suspense ! Aucun scénariste sain d'esprit n'aurait eu l'idée d'écrire pareils rebondissements dans le feuilleton qui captive les Français depuis deux jours. Un genre nouveau qui hésite entre la série américaine (Dallas), le fantastique (La Quatrième Dimension), le psychodrame, le ridicule ou le loufoque. Et qui finit par tout mélanger... Comment oublier, après le bras d'honneur adressé à Rama Yade, la confession psychanalytique de Ribéry, hier midi dans Téléfoot, et la déclaration surréaliste d'un sélectionneur national pris en otage par ses joueurs pour lire un communiqué de rébellion contre la Fédération française de football ? Avec le mystère de ce car aux rideaux tirés et un Domenech hagard, dans un état second, comme sous influence, abdiquant le peu d'autorité qui lui restait, l'épisode a pris un tour humiliant pour tous ses acteurs. Ce dimanche de folie est sans doute l'une des conséquences directes du huis clos imposé par les dirigeants du foot français à son équipe. L'isolement a facilité le décrochage avec la réalité, encouragé les rumeurs comme les approximations, et nourrit la paranoïa grandissante d'un groupe déstabilisé par des prestations désastreuses. L'histoire du « traître » a révélé l'immaturité de ces hommes - surpris par les critiques, normales, qu'ils ont suscitées - devant l'inévitable pression médiatique à laquelle ils sont soumis. Un spectacle désastreux, aux confins du grotesque, qui ruine le crédit d'une grande nation de football aux yeux du monde, et indigne les Français : entre eux et le onze tricolore, le divorce est consommé. Cette crise n'est pas un accident. En s'aveuglant délibérément et en tolérant les provocations répétées de Domenech, les instances du football français ont tout misé sur une Coupe du monde qu'ils espéraient rédemptrice. C'est raté ! Cette fois, le château de cartes s'écroule. Il va falloir, maintenant, faire table rase. Un grand ménage s'impose dans un groupe qui mérite un carton rouge collectif, impardonnable pour l'exemple déplorable qu'il a donné. En attendant quelques expulsions qu'on ne regrettera pas, que les Bleus mouillent ce maillot pour dissoudre un peu de l'indignité qu'ils lui ont infligée.
lundi 21 juin 2010
Triomphe planétaire
D'une certaine façon, la France a déjà réussi sa Coupe du monde 2010. Quand le temps aura passé, en effet, l'histoire ne retiendra de ce Mondial que deux équipes : celle du pays vainqueur et peut-être plus encore... la France. Incapables de s'imposer par la qualité de leur jeu, les Bleus se sont largement rattrapés depuis en montrant une maestria certaine dans le scandale planétaire qu'ils ont déclenché. Un triomphe ! Un-tri-omphe ! De l'inédit ! De l'inimaginable ! Du suspense ! Aucun scénariste sain d'esprit n'aurait eu l'idée d'écrire pareils rebondissements dans le feuilleton qui captive les Français depuis deux jours. Un genre nouveau qui hésite entre la série américaine (Dallas), le fantastique (La Quatrième Dimension), le psychodrame, le ridicule ou le loufoque. Et qui finit par tout mélanger... Comment oublier, après le bras d'honneur adressé à Rama Yade, la confession psychanalytique de Ribéry, hier midi dans Téléfoot, et la déclaration surréaliste d'un sélectionneur national pris en otage par ses joueurs pour lire un communiqué de rébellion contre la Fédération française de football ? Avec le mystère de ce car aux rideaux tirés et un Domenech hagard, dans un état second, comme sous influence, abdiquant le peu d'autorité qui lui restait, l'épisode a pris un tour humiliant pour tous ses acteurs. Ce dimanche de folie est sans doute l'une des conséquences directes du huis clos imposé par les dirigeants du foot français à son équipe. L'isolement a facilité le décrochage avec la réalité, encouragé les rumeurs comme les approximations, et nourrit la paranoïa grandissante d'un groupe déstabilisé par des prestations désastreuses. L'histoire du « traître » a révélé l'immaturité de ces hommes - surpris par les critiques, normales, qu'ils ont suscitées - devant l'inévitable pression médiatique à laquelle ils sont soumis. Un spectacle désastreux, aux confins du grotesque, qui ruine le crédit d'une grande nation de football aux yeux du monde, et indigne les Français : entre eux et le onze tricolore, le divorce est consommé. Cette crise n'est pas un accident. En s'aveuglant délibérément et en tolérant les provocations répétées de Domenech, les instances du football français ont tout misé sur une Coupe du monde qu'ils espéraient rédemptrice. C'est raté ! Cette fois, le château de cartes s'écroule. Il va falloir, maintenant, faire table rase. Un grand ménage s'impose dans un groupe qui mérite un carton rouge collectif, impardonnable pour l'exemple déplorable qu'il a donné. En attendant quelques expulsions qu'on ne regrettera pas, que les Bleus mouillent ce maillot pour dissoudre un peu de l'indignité qu'ils lui ont infligée.
D'une certaine façon, la France a déjà réussi sa Coupe du monde 2010. Quand le temps aura passé, en effet, l'histoire ne retiendra de ce Mondial que deux équipes : celle du pays vainqueur et peut-être plus encore... la France. Incapables de s'imposer par la qualité de leur jeu, les Bleus se sont largement rattrapés depuis en montrant une maestria certaine dans le scandale planétaire qu'ils ont déclenché. Un triomphe ! Un-tri-omphe ! De l'inédit ! De l'inimaginable ! Du suspense ! Aucun scénariste sain d'esprit n'aurait eu l'idée d'écrire pareils rebondissements dans le feuilleton qui captive les Français depuis deux jours. Un genre nouveau qui hésite entre la série américaine (Dallas), le fantastique (La Quatrième Dimension), le psychodrame, le ridicule ou le loufoque. Et qui finit par tout mélanger... Comment oublier, après le bras d'honneur adressé à Rama Yade, la confession psychanalytique de Ribéry, hier midi dans Téléfoot, et la déclaration surréaliste d'un sélectionneur national pris en otage par ses joueurs pour lire un communiqué de rébellion contre la Fédération française de football ? Avec le mystère de ce car aux rideaux tirés et un Domenech hagard, dans un état second, comme sous influence, abdiquant le peu d'autorité qui lui restait, l'épisode a pris un tour humiliant pour tous ses acteurs. Ce dimanche de folie est sans doute l'une des conséquences directes du huis clos imposé par les dirigeants du foot français à son équipe. L'isolement a facilité le décrochage avec la réalité, encouragé les rumeurs comme les approximations, et nourrit la paranoïa grandissante d'un groupe déstabilisé par des prestations désastreuses. L'histoire du « traître » a révélé l'immaturité de ces hommes - surpris par les critiques, normales, qu'ils ont suscitées - devant l'inévitable pression médiatique à laquelle ils sont soumis. Un spectacle désastreux, aux confins du grotesque, qui ruine le crédit d'une grande nation de football aux yeux du monde, et indigne les Français : entre eux et le onze tricolore, le divorce est consommé. Cette crise n'est pas un accident. En s'aveuglant délibérément et en tolérant les provocations répétées de Domenech, les instances du football français ont tout misé sur une Coupe du monde qu'ils espéraient rédemptrice. C'est raté ! Cette fois, le château de cartes s'écroule. Il va falloir, maintenant, faire table rase. Un grand ménage s'impose dans un groupe qui mérite un carton rouge collectif, impardonnable pour l'exemple déplorable qu'il a donné. En attendant quelques expulsions qu'on ne regrettera pas, que les Bleus mouillent ce maillot pour dissoudre un peu de l'indignité qu'ils lui ont infligée.
Olivier Picard
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