Les contours du Budget 2011 de l’Etat se précisent sur un point : la baisse du nombre de fonctionnaires. Alors qu’on parle beaucoup des retraites, François Fillon et le gouvernement avancent aussi sur la préparation de la loi de finances pour 2011. Le Premier ministre a déjà annoncé une baisse de 10% des dépenses de fonctionnement – les frais généraux : les voitures et les taille-crayons (en gros) – et une autre baisse de 10% sur les interventions économiques et sociales, ce qui est encore vague. Sur les effectifs, le cadrage général se précise puisque François Baroin, le ministre du Budget, a terminé la semaine dernière ses tête-à-tête (qu’on imagine musclés) avec les autres ministres. Et le résultat est confirmé : ce sont environ 34.000 postes qui seront encore supprimés l’an prochain – et d’ailleurs aussi en 2012 et 2013. En clair, depuis 2007, 100.000 postes ont déjà disparu et 100.000 autres sont programmés.
Numériquement, c’est l’Education nationale qui fournira encore le plus gros effort en 2011, avec 16.000 suppressions de postes (elle en a déjà perdu 50.000 depuis 2006). Mais en proportion, c’est pour le ministère des Finances que la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux est la plus ferme puisque ce un sur deux se rapproche d’un deux sur trois. La Défense, l’Agriculture et le Développement durable vont aussi faire des économies, ce qui ne sera le cas ni de la Justice (dont les moyens vont encore augmenter) ni de l’Enseignement supérieur et de la Recherche – ils sont préservés. Le nombre de policiers baisera encore, comme celui des gendarmes.
Les économies de postes ne résultent pas toujours de grands changements de politique mais aussi de petits changements d’organisation. Par exemple, l’audition des détenus (en prison) par visioconférence a réduit les allers-retours au tribunal : 1.200 postes de policiers économisés. Les chèques envoyés au fisc ne sont plus traités à la main dans les 3.000 trésoreries mais par informatique à Rennes, Lille et Créteil. A l’Equipement, 3.500 ingénieurs routiers ont perdu leur raison d’être. Voilà des postes supprimés. Autre exemple, Bercy réfléchit à une réforme des amendes de stationnement : plus de policiers qui courent les rues avec un carnet à souches, mais des plaques minéralogiques flashées et des amendes envoyées par Internet.
Ces 34.000 suppressions de postes vont sans doute passer , puisque l’on constate que les services publics ne sont pas à feu et à sang. Bercy a perdu des postes et les impôts sont toujours prélevés ! Dans l’Education, on sait bien que la dégradation des conditions de travail des enseignants (réelle) n’est pas forcément d’abord liée aux moyens. Disons aussi qu’avancer avec un objectif chiffré prédéterminé est étrange – notamment dans l’Education où les justifications des économies ne sont clairement pas assez exposées. Mais ce qui est sûr, c’est que si le gouvernement veut réduire les déficits autant que prévu en 2011, il devra trouver bien d’autres économies qu’un coup de rabot sur les effectifs – si nécessaire que ce dernier soit.
lundi 21 juin 2010
Le coup de rabot se précise
DOMINIQUE SEUX
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire