Les cortèges du 1er-Mai sont moins importants qu'en 2009 dans les villes de province et à Paris, selon les premières estimations diffusées en début d'après-midi. Cinq syndicats – la CGT, la CFDT, FSU, l'UNSA et Solidaires – avaient appelé les salariés à manifester "nombreux" au moment où les négociations commencent sur le dossier de la réforme des retraites.
Les premiers chiffres des autorités signalent une participation en recul par rapport à 2009, où la journée de mobilisation avait réuni entre 465 000 et 1,2 million de manifestants. Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, parle de "300 000 manifestants en province". A ses yeux, la mobilisation sera tout de même "supérieure aux rendez-vous traditionnels" du 1er-Mai. Mais moins importante qu'en 2002 et surtout qu'en 2009. Il explique cela par "le contexte de crise" actuel en France.
Même discours chez son homologue de la CFDT, François Chérèque, qui reconnaît une mobilisation "certes un peu moins [importante] que l'année dernière" mais "plus importante que les 1er-Mai traditionnels". "Il ne faut jamais faire du 1er-Mai un test social, le 1er-Mai a toujours été une journée de rassemblement pour exprimer les difficultés du jour", a-t-il aussi affirmé, alors que s'approche le sommet social sur le dossier des retraites, prévu le 10 mai à l'Elysée.
"CEUX QUI ONT DÉCIDÉ DE FAIRE ROUTE À PART ONT TORT"
"Ceux qui ont décidé de faire route à part ont tort car cela affaiblit le mouvement social" et ils "portent une responsabilité dans les difficultés du moment et de demain", a également ajouté M. Chérèque. Auparavant, il avait directement critiqué la position de SUD sur les retraites, taxant le syndicat de "conservateur". Les divisions entre syndicats ont sans doute pesé sur la faible mobilisation. Force Ouvrière a décidé de défiler à part, organisant quelque 120 initiatives sur tout le territoire français. La CFTC organise quelques rassemblements en régions. La CFE-CGC se tient également à l'écart.
A Paris, la manifestation à l'appel de cinq syndicats (CGT, CFDT, UNSA, Solidaires et FSU), ainsi que le syndicat étudiants UNEF et lycéen UNL, a rassemblé 45 000 personnes, selon les syndicats. "Les salariés, par leur participation à ce 1er-Mai, disent très clairement qu'ils ne sont pas prêts à accepter des sacrifices sociaux dans ces deux rendez-vous", a lancé M. Thibault lors de la manifestation parisienne.
Près de 280 rassemblements ont été signalés partout en France, samedi. Les plus importants ont eu lieu à Bordeaux – où entre 5 200 personnes et 15 à 20 000 personnes ont défilé, selon les sources – à Marseille – entre 3 500 personnes et 15 000 personnes – à Nantes – entre 2 500 et 5 000 manifestants, selon les sources – et à Rouen, où entre 3 400 et 7 000 personnes participaient au cortège. A titre de comparaison, les affluences dans ces villes étaient deux, voir trois fois plus importantes en 2009.
Des milliers de manifestants ont également battu le pavé dans de nombreuses villes françaises comme à Toulouse (5 000 à 6 000), Rennes (3 500 à 7 000), au Mans (2 500 à 5 000), à Lille (2 000 à 2 500), à Orléans (2 000 à 3 000), à Strasbourg (1 750 à 5 000), à Tours (2 400 à 2 500). Des mobilisations on également été signalées à Montpellier (3 000 à 5 000), à Nice (2 300), à Metz (1 200 à 3 000), à Poitiers (1 200 à 3 000), à Cherbourg (2 500 à 5 000), à Limoges (2 500 à 5 000) ou à Graulhet, petite ville du Tarn, où entre 750 et 3 000 manifestants ont commémoré les 100 ans de la grève des mégissiers de 1910.
LES SYNDICATS EN FRANCE.
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