Voici l'heure de postuler au "job de l'été 2010", promu avec grand tapage. Soit six semaines de travail en juillet-août, contre une rémunération de 5000 euros. Un tel niveau de salaire réclame évidemment des compétences singulières. Les recruteurs ciblent les universités et hautes écoles "liées à la santé". Soyons simple, visons l'élite. Comme disait le père Hugo : "Ces choses-là sont rudes, il faut pour les saisir avoir fait des études".
Des candidats, on exige à la fois "connaissances médicales et capacités d'animation". Moitié Club Med, moitié Val-de-Grâce... le profil du poste intrigue. Peut-être pour œuvrer en maison de retraite, entre canules et canicule ? Vous brûlez, mais ce n'est pas ça.
L'emploi offert par les cadors du marketing vendéen se veut totalement inédit. Puisque la France se désindustrialise, on imagine de nouveaux "services à la personne". Celui-ci vaut son pesant de cacahuètes. Il s'agit d'aller "tartiner", sur la plage des Sables d'Olonne, la peau trop blanche des estivants. C'est "l'aide au bronzage", une main tendue vers le boulevard des allongés. Aux touristes, non content de "passer la pommade", on propose désormais l'étalage de crème solaire. Du jamais vu.
Deux étudiants, triés sur le volet, vont ainsi essuyer les plâtres. Un sévère cahier des charges limite leur champ d'intervention : "le haut du dos et les avant-bras". Histoire d'éviter de fâcheux dérapages...
Pour habiller le tout, les initiateurs du projet se targuent de pédagogie. Le "creamer", licencié es cloques, éduquera le vacancier sur les dangers de l'ultra-violet. Ses employeurs, en revanche, ne craignent pas le coup de pub. La surexposition médiatique, ce serait même plutôt leur rayon...
Gilles DEBERNARDI
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