Pour la première fois, la direction de l'entreprise fait appel à des huissiers pour éviter les polémiques avec les syndicats sur le comptage des grévistes.
A la SNCF, on ne plaisante pas avec les chiffres. Surtout pas avec ceux des grévistes ! Pour la première fois lors du conflit social entamé mardi à l'appel de la CGT-cheminots et de SUD-Rail, la direction de l'entreprise de transports a décidé d'appeler à la rescousse... des huissiers pour s'assurer de la validité du décompte. Car à chaque grève, c'est la même histoire : munis de leurs calculatrices, syndicats et direction n'arrivent jamais au même résultat. Et la polémique enfle : qui manipule les chiffres ?
Depuis mardi, une cinquantaine d'huissiers (environ 2 par régions) sont donc à l'oeuvre à la SNCF «pour qu'il n'y ait aucune contestation possible» sur le taux réel de participation à la grève, a fait valoir le directeur des ressources humaines, François Nogué. Lors du point presse organisé mercredi par la direction de l'entreprise, les journalistes ont même eu droit à un petit film montrant ces braves huissiers au travail. Des méthodes qui ne sont évidement pas du goût des syndicats. «C'est un signal négatif qui ne peut que radicaliser les positions», a ainsi jugé Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots.
Auparavant, la direction de la SNCF avait aussi commandé un audit au cabinet de conseil Algoé afin d' « évaluer le dispositif de comptage et de suivi des jours de grève ». « La CGT et SUD-Rail n'ont pas souhaité rencontrer [les consultants] d'Algoé », a précisé le DRH. Le rapport du cabinet fait état de la « solidité », de la « fiabilité » et de la « sincérité » du dispositif.
En attendant, audit ou pas, huissiers ou pas, la grève continue à la SNCF, même si le trafic des trains était légèrement meilleur jeudi que mercredi.
vendredi 9 avril 2010
Des huissiers à la SNCF
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire