À quelques jours du premier tour des élections régionales, lepoint.fr interroge les leaders des principaux partis politiques. Aujourd'hui, Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, se livre.
lepoint.fr : 35 déplacements en régions avant le premier tour, dimanche, vous mouillez votre chemise pour ces élections...
Xavier Bertrand : C'est normal. Je suis à la tête de la première formation politique de la majorité présidentielle et, si je ne me déplaçais pas dans toutes les régions, ce ne serait pas compréhensible. Les gens nous disent : "Si vous voulez notre voix, il va falloir nous écouter d'abord." Je constate, du reste, qu'il y a une plus grande liberté de parole de la part des électeurs lors d'une campagne. Mes déplacements en régions ont aussi pour objectif de renforcer la mobilisation dans notre camp.
Le job n'est-il pas trop ingrat ?
Je ne trouve pas. J'ai connu des missions plus difficiles, comme quand, au ministère de la Santé, il a fallu affronter certaines crises sanitaires ou imposer l'interdiction de fumer dans les lieux publics. La vie politique n'est pas facile, mais la vie, d'une certaine façon, n'est pas facile pour beaucoup de Français. D'autant que je suis convaincu qu'il est possible de moderniser en profondeur la vie d'un mouvement politique.
Pour ces régionales, Martine Aubry souhaite réaliser "un grand chelem", Marie-George Buffet mettre "une bonne gauche à la droite"... Qu'espère l'UMP ?
Que de métaphores sportives chez ces femmes politiques ! À l'UMP, nous allons progresser en nombre de conseillers régionaux, en score et en nombre de régions. Pour y arriver, il faut que notre famille politique se mobilise davantage, parce que nos électeurs sont traditionnellement beaucoup plus mobilisés pour les élections nationales que lors des scrutins locaux.
Comment ?
En expliquant aux électeurs qu'une région gérée par le Parti socialiste, ce n'est pas la même chose qu'une région dirigée par la majorité présidentielle. Nous, nous faisons de l'emploi une priorité, nous voulons de l'apprentissage dans chaque entreprise, nous mettons l'accent sur l'industrie, nous avons supprimé la taxe professionnelle. Nous faisons de la sécurité également un élément-clé, avec de la vidéosurveillance dans les lycées et dans les gares. Enfin, nous nous engageons à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation en matière de fiscalité ni de gaspillage de l'argent public, auquel on a eu droit dans les régions présidées par le Parti socialiste.
Vous visez une victoire dans certaines régions, comme en Franche-Comté, en Basse-Normandie ou encore dans la région Centre. N'êtes-vous pas trop optimiste ?
Les Français détestent qu'on glisse un bulletin de vote dans l'urne à leur place. Ce sont eux qui décideront. Les pronostics de Mme Aubry sont à la fois très imprudents et très arrogants, les Français n'aiment pas ça. Mon rôle, ce n'est pas de faire des pronostics, mais de préparer notre famille politique à cette élection et de renouveler en profondeur le nombre d'élus. À droite, nous avons fait l'union dès le 1er tour, autour d'un projet commun, et ce sera un avantage déterminant pour aborder le second tour. Et puis, question renouvellement, dimanche, 65 % des candidats le seront pour la première fois.
Nicolas Sarkozy, qui avait annoncé ne pas vouloir s'impliquer dans les régionales, a finalement reçu à l'Élysée les candidats de la majorité en Ile-de-France. A-t-il eu raison de le faire ?
Je préfère cette transparence. Par le passé, les présidents de la République recevaient des candidats dans le plus grand secret. Si le président ne le faisait pas, on le lui reprocherait. Là, il le fait, on le lui reproche. Je demande donc de la cohérence vis-à-vis de l'action du président de la République. Quant à l'opposition, elle n'a jamais compris que son rôle consistait parfois à être constructif. Comme elle n'a pas d'idée, ni de bilan à défendre, ni de projet parce qu'entre eux, ils ne savent pas sur quoi ils vont se mettre d'accord au second tour, ils passent leur temps à critiquer !
Craignez-vous un vote-sanction ?
Là aussi, il faut de la cohérence. Toutes les enquêtes d'opinion montrent que deux tiers des Français vont se déterminer en fonction d'enjeux régionaux.
Et si le PS l'emportait dans toutes les régions ?
Il ne faut pas se tromper, ce que vise Martine Aubry, c'est avant tout de préparer les primaires du Parti socialiste pour la présidentielle. Les élections régionales ne sont pas son sujet. D'ailleurs, le résultat est déjà un enjeu de rivalité, Gérard Collomb (maire socialiste de Lyon, ndlr) a déjà dit que ce ne serait pas la victoire de Martine Aubry. Les couteaux sont en train de s'aiguiser au Parti socialiste...
La stratégie de l'UMP est le rassemblement dès le 1er tour, mais certains dans vos rangs s'inquiètent de ne pas avoir de réserve de voix pour le second tour. Que leur répondez-vous ?
Que l'union, c'est toujours la stratégie gagnante. On l'a vu lors de l'élection présidentielle et lors de récentes élections partielles, à Aix-en-Provence, Perpignan où encore avec l'élection de David Douillet dans les Yvelines. Et comment expliquer aux électeurs que les socialistes et les Verts, qui ont géré les régions ensemble pendant six ans, ne se présentent pas unis au 1er tour et qu'entre les deux tours, ils se rassembleront. S'ils s'entendaient si bien, ils auraient joué l'unité dès le début.
Des alliances entre l'UMP et le MoDem, voire le Front national, sont-elles envisageables ?
Avec le FN certainement pas ! Qu'est-ce qu'incarne M. Bayrou ? Sûrement plus le centrisme. Je ne suis d'ailleurs pas sûr qu'il soit toujours propriétaire des voix du MoDem aujourd'hui.
jeudi 11 mars 2010
Xavier Bertrand : "Les pronostics de Martine Aubry sont imprudents et arrogants"
CHER XAA ! TU TE PLANTES LES FRANÇAIS SONT DES ABRUTIS, ILS VONT LÀ OU ON LEUR PROMET QU'IL FERA MOINS CHER ET PLUS CHAUD(même si c'est des conneries), ET C'EST TOUT, NE RÉFLÉCHI PAS, C'EST ÇA L'ERREUR, LA RÉFLEXION.
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