TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 13 août 2014

Bouts de chandelles

Bouts de chandelles

Le président pouvait espérer plus souriant décor de fond pour les bouts de chandelles de son gâteau d'anniversaire. Démuni face au rouleau-compresseur de la crise, mais lucide, il a pris soin de prévenir du sombre scénario qui attend les Français à la rentrée. Il lui sera tenu gré de la méthode, même si son apologie du souvenir avait des allures de feuilleton de communicant cherchant à faire passer la mémoire pour un standard du bonheur. On se serait cru dans « Le Meilleur des mondes » quand Aldous Huxley décrit avec une incroyable anticipation notre actuel univers pernicieux dénué de clarté universelle. L'alerte de François Hollande sur le risque de déflation était en réalité une prévision pour l'Europe. Le retour de la croissance et de la compétitivité ne sont même pas envisagées et voilà que les dissensions sont audibles à l'intérieur même de la majorité.
Mais prévenir n'est pas guérir et le problème du Premier ministre est bien de ne pas réussir à nous rendre lisibles et convaincantes son ordonnance et ses posologies. Nous ne nous suffisons plus de casser le thermomètre, il faut soigner l'espoir, le pouvoir d'achat, l'emploi, nous épargner les abus de la concurrence folle, ceux des profits démesurés et mal partagés, ces ferments de révolte.
Déjà sous Sarkozy, les méfaits de l'austérité étaient pointés d'un index réprobateur en même temps que ceux de la rigueur budgétaire. Or c'est il y a quelques jours, au cours d'un séminaire-prétexte, que l'on a eu l'air de découvrir qu'il fallait un peu plus d'argent dans la machine, plus d'inflation pour faire repartir la vieille bécane du capitalisme, et que M. Montebourg se désolidarisait du navire en susurrant qu'il faudrait peut-être changer de politique. Donnant raison à François Hollande, le président de la Bundesbank, le plus orthodoxe des orthodoxes monétaires, préconise lui aussi le relèvement des salaires allemands. C'est dire si la situation est plus grave que ne le disent les séminaires !
De main dans la main en accolade trop préparée, l'Allemagne, qui cache sous le lit du couple une mémoire de vaincu, a repoussé d'un revers dénué de sentiment la sébile tendue par la France. Une sorte de « Débrouillen sie sich ! ».

0 commentaires: