«La dernière journée a été assez éprouvante. Ça a été compliqué à partir de la Désirade (ile située à l’Ouest de la Guadeloupe, ndlr) avec une série d’empannages, des manœuvres qui sont toujours très difficiles sur des bateaux comme Banque Populaire ou Spindrift. Le tour de l’Ile est vraiment très casse-gueule. La bouée de Basse-Terre a failli être dramatique pour moi. Il y a eu un grain, je ne pouvais pas la passer, il y avait trop de monde…J’ai épuisé mes dernières ressources physiques en faisant le tour. J’espère que ça se passera bien pour Yann (Guichard) parce que c’est toujours limite, un peu chaud. Heureusement pour lui, il fera jour. Car il subit son bateau et il est crevé. Il réalise un exploit considérable sur ce bateau.»
«Les 48 premières heures ont été déterminantes.Ça a secoué comme jamais avec ce bateau-là. Je n’ai pas lâché, pas molli. Chaque minute comptait pour ne pas que ça parte «en sucette». Il fallait attaquer dans une mer extrêmement formée avec des manœuvres, des grains, des prises de ris, de la dépense physique et du stress permanent. On s’est d’abord bagarré les uns avec les autres parce qu’il y avait contact dès le départ. Et puis assez naturellement, quand le vent est arrivé, j’ai commencé à dérouler le jeu. Avec Thomas (Coville), on s’est bagarré en jouant bien tactiquement. Puis je n'ai plus vu ses feux et j’ai appris ce qu’il s’était passé.»
«J’ai continué à attaquer dans le golfe de Gascogne dans une mer très formée. Ce n’était vraiment pas drôle. Il était impossible de dormir. Donc quitte à ne pas dormir, j’ai barré. Ce n’était pas plus mal car ça soulage le bateau. Et puis ça me tenait éveillé et ça m'occupait. Jusqu’au moment où je me suis endormi sous un grain. Je suis tombé en m’accrochant à la barre. Evidemment, ça a fait abattre le bateau. Il y avait 35 nœuds au près, j’ai failli chavirer. Le temps de remonter la barre dans l’autre sens… C’était limite. J’ai eu une petite frayeur.»
«J’ai fait une découverte au bout du 3e jour. Il y avait des petits stigmates au milieu du bras de liaison avant, un petit décollement. C’est impressionnant mais si ça avait été cassé, j’aurais déjà pris le bateau en deux sur la tête. Je me suis déguisé en spéléo pour aller visiter l’intérieur, j’ai pris des photos. Il y a eu quelques jours d’angoisse pour le team à terre. J’étais sur la route de Madère, prêt à abattre en grand et me poser. Mais après quelques investigations avec les architectes, tout le monde a été rassuré. La structure n’était pas touchée. Ce bateau-là n’a jamais cassé. Cette petite avarie montre bien qu’on est passé par des moments compliqués sur cette transat.»
«C’est un canot exceptionnel, qui avale. Il a la puissance qu’il faut. Cette puissance qui change tout. Avant, on faisait de la Formule 1 avec des pneus de Solex. Là ça tient la route. Quand je vois les angoisses qu’on se faisait en 60 pieds… Là c’est a piece of cake. Ça peut être casse-gueule mais quand c’est bien géré, c’est relativement agréable. Après, ça reste totalement déraisonnable de naviguer sur des engins pareils. Mais heureusement qu'on le fait, sinon on se ferait chier comme des rats morts (sic).»
«Je vais partir sur la Coupe de l’America avec Artemis. Je vais rejoindre l’équipe à San Francisco puis on ira en Australie en janvier. Le Rhum ? Je reviendrai le faire dans quatre ans. Sur le petit jaune de Mike Birch comme je devais le faire cette année.»
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