TOUT EST DIT

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vendredi 19 septembre 2014

Caractère bien trempé

Caractère bien trempé

Pour sa quatrième conférence de presse du quinquennat, François Hollande n'a pas répugné à jouer sur les mots : il s'est affiché en président qui se mouille ! Revenant sur l'épisode surréaliste du 25 août dernier sur l'île de Sein où, dégoulinant sous la bourrasque, il avait prononcé son discours commémoratif, le président a manié l'allégorie : quand cela va mal autour de lui, il n'est pas homme à ouvrir les parapluies. Voilà qui pourrait résumer la tonalité générale de sa prestation. Sous le déluge des mauvaises nouvelles, François Hollande a refusé de se mettre aux abris. Bien plus, il est passé à l'attaque sur tous les fronts dans un souci manifeste de « représidentialisation ».
Aux discours trop « techno » de ses précédentes conférences, il a substitué un langage de fermeté dans l'action alors que le monde affronte des crises graves, que l'Europe est confrontée à des choix cruciaux et que la France s'interroge sur son avenir. François Hollande a ainsi joué les chefs : chef de guerre pour combattre les terroristes de Daesh en Irak (et seulement là), chef de la diplomatie pour réorienter l'Europe et convaincre Angela Merkel de favoriser la croissance, et enfin chef de l'État décidé à tenir le cap irrévocable des réformes et aller jusqu'au bout de son mandat.
Désireux de redorer une image d'autorité, François Hollande a insisté sur sa capacité à choisir, même quand c'est dur. En confessant que la fonction présidentielle était une fonction exceptionnelle rencontrant des circonstances exceptionnelles, il a implicitement enterré le « président normal » et reconnu avoir manqué d'expérience. On ne regrettera pas qu'il ait éludé, sans trop de ménagement, la question sur sa vie privée.
Tout cela suffira-t-il à le sortir de l'ornière ? François Hollande est loin d'avoir levé toutes les incertitudes sur le plan économique. Après d'imprudentes prévisions passées sur la survenance de la reprise, François Hollande donne maintenant rendez-vous en 2017 en espérant, cette fois obtenir la bénédiction de Bruxelles pour le report de nos réductions de déficits. Sans parapluie, gare à ne pas trop se mouiller !

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