dimanche 3 août 2014
Sondage : quelle solution pour François Hollande ?
La question n’est plus de savoir si le mandat de François Hollande va mal finir, mais bien quand et comment.
Le sondage IFOP pour Marianne le donnant éliminé dès le premier tour de la présidentielle et largement distancé par Mme Le Pen et M. Sarkozy ne fait que refléter les résultats des dernières élections européennes.
Par rapport à l’élimination de M. Jospin le 21 avril 2002, François Hollande n’aura aucune excuse. En 2002, les sondages n’avaient rien vu venir et l’écart entre M. Le Pen et Jospin se réduisait à moins d’un point. Rien de tel dans la situation politique inquiétante de notre Président : M. Hollande sait, trois ans avant la fin, qu’il est lourdement et durablement disqualifié pour pouvoir ne serait-ce que figurer au second tour. Pire : il sait aussi qu’il prend le risque, en persévérant à son poste, d’amener le pays à une situation dramatique que les Français et l’Histoire ne manqueraient pas de lui reprocher violemment. Le temps qui passe, ce temps auquel il fallait donner du temps en bonne stratégie mitterrandienne, ne fait qu’accroître la spirale du mécontentement des Français et de l’échec du Président.
Quelles solutions s’offrent donc à lui s’il veut éviter le déshonneur d’une élimination humiliante et de l’apothéose de Mme Le Pen ? Tenir trois ans, en espérant une embellie économique, et le désordre à droite ? Ce serait peine perdue. Une reprise économique, que personne d’ailleurs ne voit venir, ne suffirait pas, si profonds sont les maux de notre économie et de notre société. Semer la zizanie à droite ? Cela ne servirait que Mme Le Pen et ne ferait qu’éroder le socle résiduel du Président. Et il y aurait toujours un candidat à droite pour ramasser la mise.
Abréger ce sinistre compte à rebours ? Cela aurait au moins le mérite de montrer sa volonté d’avoir prise sur les événements et, peut-être, d’atténuer l’ampleur du désastre. Oui, mais comment réagir ? Il y a les anticipations risquées, hasardeuses, comme disait M. Jospin : la dissolution ? Ce serait donner le pouvoir soit au FN soit à la droite, ou aux deux, mais, vu le haut niveau du FN, cela ne permettrait pas au Président de se refaire une santé. La démission ? Si c’était pour se représenter, ce serait inconséquent et le résultat est connu : élimination cinglante.
La question est donc bien : comment partir le plus honorablement possible ? Une démission sacrificielle, et un appel aux républicains à s’unir derrière un candidat consensuel capable de battre et Mme Le Pen et M. Sarkozy. M. Hollande se retirerait mais demanderait à son parti et à M. Valls de ne pas présenter de candidat et de soutenir ce candidat centriste. François Bayrou ferait parfaitement l’affaire et toucherait enfin les dividendes de son soutien de 2012. Inutile de dire que l’entreprise aurait peu de chance de réussir, sauf sur un point : elle aurait fourni une sortie honorable à M. Hollande, qui pourrait se prévaloir d’avoir tout fait pour éviter le pire, au moins pour lui…
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