mercredi 27 août 2014
Le « complexe d’égalité » de François Hollande
Quand l’égalitarisme ne suffit plus, il faut se mettre au-dessous du niveau des Français.
Notre Président s’est beaucoup illustré par des impairs dans le savoir-vivre, notamment au début de son mandat. Il s’est aussi beaucoup fait remarquer parce que ses sorties publiques semblent très souvent marquées par un temps désastreux. Les complaisants diront qu’il n’y est pour rien. Et pourtant…
Lors de son discours à l’Île de Sein, il a atteint les sommets du ridicule, persistant à faire son intervention sous une pluie diluvienne, et cela sans le moindre abri. On a accusé encore une fois son service de communication. C’est oublier que si les conseillers lui donnent… des conseils, il reste le seul maître à bord (c’est le cas de le dire) et entend bien ne pas laisser une quelconque influence le guider. Si ses conseillers lui ont suggéré de s’abriter ce jour-là, il n’a pas voulu écouter leur avis, prétextant que si le public venu l’écouter était sous la pluie, il ne pouvait pas avoir, lui, un traitement de faveur.
C’est là tout le grave problème de François Hollande et de la gauche en général : surtout ne pas laisser penser qu’on est favorisé, ce qui serait en totale contradiction avec l’idéal politique d’égalité socialiste. On peut avoir une maison à Menton surévaluée, mais ne pas vouloir vivre au Palais de l’Élysée. On peut avoir des passe-droits pour ses impôts, mais ne pas vouloir prendre l’avion. On peut s’offusquer d’être pris en photo en maillot de bain, mais pas d’être filmé quand on dégouline. Quelle est l’impression donnée par un Président de la République ruisselant dans son imperméable, ne voyant même plus à travers les verres de ses lunettes trempés de pluie, et continuant, stoïque, un discours teinté d’ironie pendant que d’autres membres du gouvernement jouent les dissidents en prenant l’apéritif sous un soleil radieux ?
Ridicule ! Il est rigoureusement impossible de faire preuve de déférence envers quelqu’un qui ne prend même pas la peine de soigner son apparence pour parler au peuple. Le respect dû à la fonction était de toute façon une notion inexistante pour une bonne partie du gouvernement précédent : déjà alors qu’il était candidat pour être le président « de tous les Français », François Hollande lançait avec désinvolture son fameux « Je n’aime pas les riches » ; il y avait déjà là de quoi percevoir en quoi la formulation respectueuse n’était pas dans ses priorités. Aurélie Filippetti, supposée manier avec brio la plume, a adressé au Président et au Premier Ministre une lettre dans laquelle le niveau de savoir-vivre et de respect du protocole est proche de zéro : le « cher François » côtoie allègrement le « Monsieur le Président de la République » et le « mon cher Manuel » le « Monsieur le Premier Ministre », histoire de bien signifier que malgré les hautes fonctions, on reste avant tout des camarades.
Non, décidément, ne pas vouloir s’abriter de la pluie battante pour se mettre au niveau des autres spectateurs, ce n’est pas du respect, c’est justement le contraire : c’est être en poste à la plus haute fonction de l’État et vouloir continuer à jouer au pauvre.
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