TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 5 juillet 2014

Pour une "déclaration des devoirs civiques"

Pour une "déclaration des devoirs civiques"

Il est difficile de ne pas reconnaître que la France "d’en haut", la classe dirigeante est en pleine dérive. Le fond du problème – me semble-t-il – tient à une sorte d’effondrement de l’esprit civique, du sens du bien commun au profit d’un narcissisme généralisé. Nous sommes dans la quintessence du repli nombriliste, obsession du "je", disparition du respect des valeurs communes, que dénonçait Gilles Lipotewsky dans L’ère du vide, Gallimard, 1983. Cela touche la politique, mais aussi la haute fonction publique, le monde médiatique, la presse, la magistrature. Le temps est venu d’adopter une déclarations des devoirs, qui serait insérée dans la Constitution et compléterait les grands textes républicains qui y figurent déja (déclaration de 1789, Préambule de 1946, lois fondamentales de la IIIe République). Cette nouvelle déclaration des devoirs, constitutionnalisée, affirmant ou rappelant certains grands principes, s’imposerait à toutes les autorités, y compris les juridictions et magistrats chargés de la faire appliquer. Elle comprendrait:
  • Le devoir d’impartialité absolue de toute personne chargée d’une fonction publique ou dans la magistrature.
  • La suppression de toute nomination dans une fonction publique en dehors d’une procédure de recrutement neutre et anonyme (concours, examen professionnel).
  • La destitution systématique de tout responsable public, ou perte de mandat électoral, en cas de détournement de pouvoir ou de fonds publics à des fins personnelles ou illégales.
  • L’incompatibilité entre certaines fonctions à connotation stratégiques, dans la magistrature ou la haute administration avec l’appartenance à un parti politique ou un syndicat.
  • L’obligation d’une expérience de 7 ans au moins dans la société civile avant d’exercer des fonctions d’autorité dans la fonction publique ou la magistrature.
  • La démission impérative et immédiate de la fonction publique en cas d’élection à un mandat politique national.
  • La neutralité rigoureuse de l’audiovisuel public accompagnée d’un principe d’égalité absolue du temps de parole entre les prises de position diverses.
  • Un principe absolu de laïcité et de neutralité idéologique et politique dans tout service public, toute fonction financée par des moyens publics.
  • La création d’une commission civique de 21 membres, élus au suffrage universel parmi les citoyens exempts de toute engagement politique, doté de pouvoirs importants notamment celui de sanction allant qu’à la destitution de tout responsable public (haut fonctionnaire, homme politique, magistrat) ayant bafoué l’un de ces principes.
Cela ne réglerait pas tous les problèmes de la France bien entendu, mais une telle réforme marquerait un changement profond de mentalité à la tête de l’Etat et remettrait le pays dans la bonne direction. Bien que totalement consensuelle (qui serait contre sur le fond?) elle a peu de chance de se réaliser, car il faudrait que toute une nomenklatura accepte de se remettre en cause et de renoncer à ses petits privilèges misérables. Pour bien, faire, elle devrait partir du peuple, des gens comme vous et moi et s’imposer à la caste politique et médiatique. Mais comment s’y prendre, s’organiser, on en revient toujours au même obstacle…

0 commentaires: