TOUT EST DIT

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vendredi 27 juin 2014

Sans commentaire

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On ne saurait trop féliciter François Rebsamem, ministre du Travail, d'avoir décidé de ne plus commenter les chiffres mensuels du chômage. Dans le genre, son prédécesseur, Michel Sapin, avait épuisé toutes les excentricités sémantiques possibles et imaginables pour faire dire aux chiffres le contraire de ce qu'ils signifiaient. Et l'on ne voit pas comment pourrait être aujourd'hui « positivée » la nouvelle accélération de la hausse des demandeurs d'emploi. Outre le chômage de plus en plus longue durée des seniors, celui des jeunes est également en progression malgré les aides étatiques.
Michel Sapin ne pouvant, lui, se résoudre au mutisme, a tout de même donné son explication : si le chômage monte, c'est que la croissance est plate. Mais si la croissance est plate, c'est que des palliatifs ont été préférés aux vrais remèdes. Pour Manuel Valls, venu à la rescousse, il faut refuser le fatalisme et persévérer dans une politique cohérente sur la durée. Sauf que le volontarisme du Premier ministre ne résistera pas davantage à l'absence de résultats que les prophéties toujours démenties du Président.
Quand l'exécutif va-t-il sortir de ce déni de réalité qui explique la stagnation de la France par rapport à ses voisins ? Alors que l'Insee, la Cour des comptes, le Haut Conseil des finances publiques expriment les mêmes doutes sur les prévisions budgétaires, le gouvernement paye (et nous fait payer) des choix fiscaux qui ont cassé la croissance en freinant la consommation et les investissements des entreprises.
Le paradoxe tient à ce que la France, qui se dit en perpétuelle ébullition réformatrice, ne se réforme finalement jamais. Voilà ce qui ressort du rapport (un de plus) demandé à Jean Pisani-Ferry par François Hollande. Reste l'Europe, comme planche de salut pour le chef de l'État. Puisqu'il ne parvient pas à changer la France, il se pique de réorienter l'Europe avec son nouvel allié, le Premier ministre italien, Matteo Renzi. François Hollande veut imposer un plan de relance en faveur de la croissance et plus de flexibilité dans le pacte de stabilité. Comme si tout ce qui nous arrive était de la faute de Bruxelles. Sans commentaire.

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