mardi 22 avril 2014
Si François Hollande a le sens de l’Histoire…
Si François Hollande a le sens de l’Histoire…
En disant: «Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu»,François Hollande a adressé un curieux message aux Français. Qui m’inspire deux réflexions.
1) C’est le genre de petite phrase plus porteuse de message subliminal que d’information réelle. Que nous dit-elle ?
Qu’il pourrait être ou ne pas être candidat, être ou ne pas être réélu. On est bien avancé ! Car enfin, la probabilité que le chômage baisse, compte tenu des cycles de l’économie et des politiques sociales, est tout de même assez forte.
Mais elle nous dit surtout que François Hollande pense à 2017. Et ça, en plein chômage, en pleine politique de rigueur, le seul fait de laisser entendre qu’il se soucie à ce point de son avenir personnel n’est pas d’une suprême habileté.
2) La seule chose que François Hollande devrait laisser transparaître, c’est le pays, rien que le pays. S’il avait, ce qui n’est pas exclu, le sens de l’Histoire, le Président devrait partir du principe qu’il ne sera pas candidat et qu’il peut donc tout se permettre pour remettre le pays sur pied. Ainsi, il ne serait pas réélu en 2017, mais on garderait de lui le souvenir de l’homme qui a eu le courage de réformer pour redresser.
Accessoirement, cette politique pourrait avoir pour effet de redessiner le paysage politique. Le plan Valls est en train d’embarrasser les plus modérés de l’UMP et de créer une cassure chez les centristes dont certains se disent : « Ne ratons pas – je cite certains - une occasion de nous montrer politiquement intelligents ».
Si tel est le cas, si des voix de centre-droit venaient soutenir les 50 milliards d’économies, il est probable que certains socialistes et certains écologistes, voyant qu’il n’y aurait pas de risques de dissolution, se sentiraient autorisés à ne pas le voter. Cassure aussi dans la majorité.
S’il joue l’avenir du pays plutôt que le sien, s’il se sacrifie au nom du bien commun, alors François Hollande peut encore frapper un grand coup. C’est cela qu’il aurait dû dire aux ouvriers de Clermont-Ferrand.
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