TOUT EST DIT

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lundi 3 février 2014

François Hollande, comme Pinocchio…

Dans la plupart des grandes démocraties du monde, la chose qu’on pardonne le moins aux gouvernants est le mensonge.


Les cireurs de pompes présidentielles dans les médias célèbrent les nerfs froids d’un président qui a mis fin à cet insupportable relent monarchique qu’était la Première dame de France. C’est tout juste s’ils ne le féliciteraient pas pour cette décision historique et républicaine. La plupart des gens de bon sens, et même des journaleux de gauche, si le locataire de l’Élysée et de la Lanterne était « de droite », verraient davantage dans ce lamentable vaudeville une goujaterie phallocrate et un manquement dramatique à la dignité d’une fonction aussi essentielle au pays et à son image. Les mauvais esprits pourraient même estimer que l’installation officielle d’une favorite tandis qu’une autre était déjà en réserve rappelait au contraire la monarchie, côté boudoir.
D’ailleurs, lorsqu’on impose le « mariage pour tous » et qu’on s’en exonère soi-même pour donner libre cours à ses élans (on va dire sentimentaux), c’est qu’on a tendance à s’octroyer quelques privilèges. Enfin, il y a quand même quelque chose de royal, si j’ose dire, dans le comportement présidentiel. C’est le roi des menteurs. Après Ségolène et les quatre enfants issus du couple, il n’a pas craint de parler de Valérie comme de la femme de sa vie. Quelle formule élégante à l’adresse de la mère de ses enfants qui venait, logiquement, de le mettre à la porte !
Le fait important se situe dans l’aveu présidentiel. Dans les cafés du commerce, il est coutumier de dire que les politiques sont tous des menteurs. Ceux qui le disent souhaitent toutefois que ce ne soit pas absolument vrai, et que ce soit même faux pour l’élu qu’ils connaissent et auquel ils apportent leurs suffrages. Dans le cas de M. Hollande s’applique la formule « Il ment comme il respire ». Le mensonge est chez lui structurel, et il l’a même institutionnalisé. Qu’il n’ait aucun principe est aujourd’hui une évidence. Il a d’ailleurs exactement le même comportement dans sa vie privée et dans sa vie publique : mensonge et mépris pour ceux ou celles qui lui ont fait confiance.
Ce qu’il a fait à la Première dame est assez semblable à ce qu’il a fait au peuple français. Il a été élu contre une politique dont il niait la nécessité et pour établir plus de justice sociale au profit du plus grand nombre. Rattrapé par une crise dont il négligeait la réalité, il est contraint de faire de manière compliquée et un peu dissimulée ce qu’il prétendait condamnable : allonger la durée de cotisation, faciliter les licenciements, baisser les charges, sans autre contrepartie que le recul de la politique familiale. Il voulait inverser la courbe du chômage. Il l’a stabilisée à grands renforts d’emplois subventionnés et de radiations.
Dans la plupart des grandes démocraties du monde, la chose qu’on pardonne le moins aux gouvernants est le mensonge. Un président américain n’y aurait pas survécu. Et c’est bien légitime, car le moteur de la démocratie est la confiance. Lincoln disait : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps, ou tromper tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps. » C’est pourtant ce que tente M. Hollande, et c’est la raison pour laquelle, favorite ou pas, nous sommes bel et bien en monarchie puisque nous subissons le roi des menteurs.

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