lundi 20 janvier 2014
BANALISÉ
BANALISÉ
Protester contre la « banalisation totale » de l’avortement. C’était l’objectif affiché par les milliers de manifestants anti-IVG qui ont défilé hier à Paris.
Plus précisément, les initiateurs de cette « Marche pour la vie » entendaient dénoncer un amendement socialiste examiné ce lundi à l’Assemblée nationale, qui propose de supprimer la notion de « situation de détresse » inscrite dans la loi Veil de 1975 pour recourir à l’interruption volontaire de grossesse. En vérité, l’avortement s’est déjà totalement banalisé en France, où il est devenu un droit acquis. Une femme sur trois (35 %) y a recours dans sa vie dans notre pays, ce qui représente 220.000 IVG par an, chiffre stable depuis le milieu des années 2000. L’amendement voué aux gémonies, s’il est adopté par les parlementaires, ne fera qu’adapter le droit à cette réalité. Il ne précipitera certainement pas du jour au lendemain dans les cliniques et les hôpitaux des bataillons de femmes qui, convient-il de le préciser, ne choisissent jamais cette option par gaîté de cœur. Souvent pionnière en matière d’avancées sociétales, la France n’aurait rien à gagner à remettre en cause un droit qu’elle a hissé depuis 40 ans au rang de liberté individuelle, au même titre que la liberté d’exprimer son désaccord… ou de manifester.
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