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samedi 28 décembre 2013

Nouveau record de l’euro : quand les Allemands parlent, la monnaie commune monte et... l’activité européenne trinque : les graphiques pour ceux qui en doutaient encore


Jens Weidmann, président de la Bundesbank, enfonce le clou de l’austérité et permet ainsi à l'euro de toucher son plus haut depuis 2 ans et demi, tout en venant fragiliser François Hollande dans ses tentatives de redressement. Dans de telles circonstances, la France semble bel et bien prête à retrouver la récession.
Jens Weidmann, Président de
la Bundesbank, vient encore de frapper.  Le très populaire quotidien allemand "Bild" relate ses propos : "la faible inflation que nous connaissons aujourd’hui dans la zone euro ne doit pas permettre de justifier une politique monétaire accommodante". En effet, comme cela est présenté ci-dessous, le niveau d’inflation subit un effondrement depuis la mi-2011 qui tend à rapprocher la zone euro de la déflation.
Selon Bild, Jens Weidmann fait part de son inquiétude de voir la pression de "l’austérité" se relâcher sur les gouvernements européens en raison de la politique menée par la BCE. Celle-ci rendrait les choses trop faciles. Et ce alors même que c’est grâce au soutien monétaire de la BCE que l’Allemagne a pu se réformer au cours des années 2000. Weidmann ne se repose jamais et l’euro a pu réagir immédiatement à de tels propos : la monnaie unique se traite à son plus haut niveau depuis plus de 2 ans, touchant le niveau de 1.3893 dollar pour un euro au cours de la séance du 27 décembre. Le Président de la Bundesbank ne semble avoir que faire d’un faible taux l’inflation synonyme de croissance atone. Car plus de croissance, l’Allemagne n’en a pas besoin, le plein emploi est atteint et tant pis pour les "partenaires" européens.
L’emballement des cours de la monnaie unique, suite aux propos relatés par Bild, laisse peu de doute sur l’origine de ce record. L’euro finira ainsi 2013 en qualité de devise la plus "performante" de l’année notamment en raison de cette si faible inflation qui vient renforcer l’attrait des investisseurs pour ce qui est aujourd’hui perçu comme une valeur refuge, un nouvel étalon or. Et ce sont bien les chômeurs européens qui rendent cette monnaie si attractive. Leur poids à la baisse sur les salaires et les prix permet de contenir les chiffres de l’inflation. La conséquence de cette faible activité européenne est d’offrir à la zone euro le rang du plus sérieux rempart face à toute hausse des prix, un sanctuaire. Ce qui ravit les investisseurs à la recherche du plus faible risque possible qui privilégient dès lors les emprunts d’Etat. Les faibles niveaux d’intérêts de la zone euro sont bel et bien le résultat de cette politique du pire.
Le Yen s’écroule face à l’euro
De la même façon, face au Yen japonais, l’euro s’est apprécié de plus de 25 % en une seule année, ce qui permet de mettre en perspective l’efficacité d’une politique monétaire (au Japon) face aux résultats produits par la politique d’austérité menée en Europe, et plus particulièrement par le flou entretenu sur la politique économique Française. Cette hausse de la monnaie unique atteint 43 % sur les deux dernières années face au Yen.
François Hollande face à une nouvelle récession ?
Après la publication des chiffres de l’emploi du mois de novembre, François Hollande se retrouve coincé dans un étau. La hausse de l’euro vient enterrer tout espoir de reprise rapide de l’activité et tout espoir de création d’emplois. Cette réalité peut s’observer sur les données en temps réel délivrées par le site Now-Casting, qui retrace en temps réel l’activité économique de la zone euro :
Le constat est clair. Le rebond tellement espéré a fait long feu et la tendance est à nouveau à la baisse. Le plus inquiétant étant de rappeler que selon l’institut Markit, la France est aujourd’hui l’homme malade de l’Europe et cet homme entraîne la zone euro vers le bas. "Les dernières données PMI flash composites dressent un tableau inquiétant de l’économie française en cette fin d’année 2013. Après le retour à la contraction observé en novembre, la baisse de l’activité s’accélère en décembre, tendance résultant d’un recul des nouvelles affaires que les répondants attribuent à la réticence de leurs clients à engager de nouvelles dépenses. Une moins grande frilosité des clients s’avère donc essentielle pour éviter un nouveau recul prolongé de l’activité des entreprises du secteur privé français en 2014."
De son côté, Hans Werner Sinn, président de l‘institut IFO et économiste le plus influent en Allemagne, a récemment fait part de ses prévisions pour 2014 : L’Allemagne captera seule l’ensemble de la croissance européenne, laissant la zone euro a une position de stagnation alors que la France devrait persister dans la voie de la récession.
Le décollage de l’euro de ce 27 décembre ne va pas aider à remonter la pente.  En effet, la hausse de la devise européenne est bien le fait de la menace qui pèse sur la BCE de voir le président de la Bundesbank presser le conseil des gouverneurs, pour en finir avec ce qu’il estime être une politique accommodante.
Pourtant, une politique monétaire ne pourrait être qualifiée d’accommodante que si l’ensemble de la zone euro était en situation de plein emploi et que la croissance battait record sur record. Ce qui n’est évidemment pas le cas, mais presque celui d’une Allemagne confrontée pour la première fois depuis plusieurs décennies à cette situation de plein emploi. L’inflation devient alors une menace crédible, non pour la zone euro, mais pour l’Allemagne. Encore une fois, le Président Weidmann marque son territoire en négligeant totalement le sort des 19.5 millions de chômeurs de la zone. Seules comptes les réformes. Ici encore, c’est François Hollande qui est immédiatement visé.
Cette prise de parole ne survient pas de manière hasardeuse car la récente victoire électorale d’Angela Merkel et le renoncement de l’opposition à venir influer sur la politique européenne menée par la Chancelière n’ont fait que renforcer la volonté Allemande de poursuivre, et d’approfondir l’austérité dans la zone euro. Cette sortie médiatique vient donner le ton de ce que sera  la politique prônée par Berlin ; l’austérité et rien d’autre.
Dans de telles conditions, le Gouvernement Français est aujourd’hui confronté à une situation économique qui ne devrait subir aucune amélioration au cours des prochains mois, et devrait plutôt confirmer le retour en récession de son économie. Les prochaines échéances électorales dans le viseur, il ne reste plus grand-chose à espérer pour François Hollande. A moins que ce dernier ne se décide enfin à agir en répondant par exemple avec la plus grande fermeté au Président Weidmann (qui vient de démontrer au passage que sa parole est plus suivie que celle du président Français) et venir bousculer les certitudes macroéconomiques allemandes.

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