samedi 28 décembre 2013
L’incantation
L’incantation
Alors que les dernières statistiques sont désastreuses, le Premier ministre déclare "Nous allons gagner la bataille du chômage". Cette intervention nous rappelle le slogan du gouvernement français en 1940, imaginé par Paul Reynaud: "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts". La débâcle est toute proche: hausse vertigineuse des prélèvements obligatoires, effondrement de l’investissement, des créations d’emplois et des bénéfices des entreprises. Mais au bord de l’abîme, il reste le verbe, l’illusion, la propagande: "nous allons gagner". Quelle sera la traduction, dans le champ de la politique, d’une catastrophe économique et sociale de cette ampleur? La seule chance de l’équipe au pouvoir serait un changement de cap radical, à l’image de celui qu’avait engagé Mitterrand en 1983, renonçant aux folies démagogiques de la dépense à tout va et de la sur-fiscalisation pour adopter une gestion rigoureuse de l’économie française, incluant des réformes salutaires qui n’avaient jamais été accomplies jusqu’alors (le découplage des salaires et de l’inflation). Or, nous ne sentons chez les dirigeants actuels, ni le courage, ni la volonté, ni la lucidité, ni le sens des réalités et de l’intérêt public, encore moins l’intelligence qui pourraient les inciter à reconnaître leurs fautes et à prendre une autre direction. Ceux-là nous donnent le sentiment de n’avoir aucune autre perspective que de s’accrocher, comme des huitres, le plus longtemps possible, à leur rocher. Dès lors, le pays va continuer à s’enfoncer en 2014, pour la plus grande joie des mouvements protestataires, uniques bénéficiaires électoralistes du désastre français. La grande leçon de cette expérience tragique: on n’improvise pas une politique à la tête d’un pays. L’accession au pouvoir et son exercice sont deux choses radicalement différentes. Parler et décider – assumer des responsabilités – relèvent de logiques opposées. Puisse l’opposition en prendre conscience en 2014 et s’organiser en conséquence: trois années ne seront pas de trop pour préparer l’alternance de 2017.
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