TOUT EST DIT

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mercredi 4 décembre 2013

La fin du déni

La fin du déni


Cela ne vous étonnera pas : c'est dans la classe politique que l'enquête Pisa a provoqué le plus de chahut. Le décrochage annoncé et confirmé de la France dans ce classement international a immédiatement déclenché la polémique entre la rangée de droite et celle de gauche. Dans l'opposition on a mis en cause les années Jospin et… la réforme Peillon. Dans la majorité, on a imputé aux « dix années de la droite au pouvoir » la cause du fiasco absolu. Déplorable débat qui occulte les responsabilités partagées de tous les gouvernements, depuis des dizaines d'années, dans des réformes jamais évaluées.
À la place de vaines disputes, c'est un ressaisissement collectif de toute la communauté enseignante et parentale qui s'impose, dans l'intérêt supérieur des enfants. Il est salutaire que cette enquête Pisa, plutôt négligée dans ses précédentes éditions, contribue enfin à sortir nos dirigeants du déni. On a trop vanté notre ruineux système dans lequel nous dépensons 30 milliards d'euros de plus que l'Allemagne ou le Royaume-Uni pour le même nombre d'élèves.
Cela n'empêche pas 120.000 jeunes par an de quitter les études sans diplôme. Et cela n'a pas empêché le creusement des inégalités en dépit du généreux discours sur une école de l'égalité des chances. L'octroi d'un bac au rabais pour 80 % d'une classe d'âge a masqué la réalité d'une baisse de niveau. Le pire est qu'on a sacrifié l'apprentissage des fondamentaux aux lubies des pédagogistes. Sans parler de débats subsidiaires sur le caractère vexatoire de la notation.
Dès lors que l'on veut bien se départir des idéologies, les solutions existent. L'éducation nationale ne manque pas de moyens. Elle doit mieux les utiliser en se défaisant des rigidités administratives et des conservatismes. Pour lutter contre les inégalités, l'accent doit être mis sur le primaire, là où pèsent les déterminismes sociaux. L'abandon du dogme de collège unique, l'instauration des classes de niveau constituent des pistes à explorer. Tout cela ne va évidemment pas sans formation des enseignants et revalorisation du métier dans le cadre d'un statut rénové. « L'électrochoc Pisa » doit servir à cela. Et rien qu'à cela.

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