TOUT EST DIT

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vendredi 20 décembre 2013

Hitler citoyen d'honneur d'un village bavarois !

Le conseil municipal de Dietramszell a d'abord refusé de déchoir le dictateur nazi, avant de se raviser devant le tollé provoqué par l'affaire.


En Bavière, on respecte la mémoire des morts, quels qu'ils soient... La semaine dernière, les membres du conseil municipal de Dietramszell, un village situé au sud de Munich, ont refusé de retirer le titre de citoyen d'honneur à... Adolf Hitler. Après de houleux débats, huit des seize conseillers ont voté contre cette décision. "Tout ce débat est risible", juge l'un d'entre eux, Traudi Fröstl. "Le titre de citoyen d'honneur disparaît le jour de la mort de celui qui le porte, renchérit Josef Hauser. Et puis tout cela remonte à tellement longtemps..." Certains arguments peuvent parfois vous plonger dans des océans de perplexité... Barbara Regul pense, elle aussi, que "la citoyenneté d'honneur prend fin avec le décès de son bénéficiaire". La responsable de l'association culturelle locale tente même de montrer "patte blanche" en expliquant que son "oncle a été interné dans un camp de concentration et que sa mère a sauvé un ami juif de la déportation vers un camp d'extermination".
Cette affaire a soulevé un tel tollé en Allemagne que le conseil municipal a décidé à l'unanimité, 24 heures après son premier vote, de retirer finalement la citoyenneté d'honneur au dictateur nazi. "Nous n'avons jamais eu l'intention de banaliser les crimes d'Adolf Hitler, ont tenté de se justifier les élus dans un communiqué publié dans le quotidien munichois Süddeutsche Zeitung. Nous ne pensions pas que notre décision précédente allait être interprétée de la manière dont elle l'a été." Ces conseillers auraient pourtant bien dû se douter que leur vote n'allait pas faire que des heureux en République fédérale...

"La violence des extrémistes de droite est un énorme problème"

La montée de l'extrême droite est en effet redevenue un sujet très sensible outre-Rhin. La police a récemment annoncé qu'elle allait rouvrir les dossiers de 750 meurtres non résolus commis entre 1990 et 2011 pour savoir si certains d'entre eux pouvaient avoir des motivations racistes. Les statistiques officielles montrent en effet que 60 personnes ont été tuées par des extrémistes de droite depuis la réunification en 1990, mais de nombreux experts jugent que ces chiffres sont bien inférieurs à la réalité. Les autorités auraient ainsi "totalement sous-évalué" les crimes commis par les militants nazis, selon la dirigeante du parti écologiste, Katrin Göring-Eckardt. Pour la présidente de la fondation de lutte contre la xénophobie Amadeu Antonio, Anetta Kahane, l'État doit réaliser que "la violence des extrémistes de droite est un énorme problème".
En 2011, l'Allemagne a ainsi découvert avec horreur que les assassinats non expliqués de dix personnes originaires principalement de Turquie avaient tous été commis par trois nazillons originaires de l'ancienne Allemagne de l'Est qui n'ont pas été inquiétés par la police pendant de nombreuses années. Les manifestations de plus en plus violentes des militants du parti d'extrême droite NPD montrent également l'impunité dont ils semblent profiter. Dans un tel climat, la "surprise" des élus municipaux de Dietramszell face au tollé soulevé par leur décision de ne pas retirer à Hitler sa citoyenneté d'honneur peut laisser dubitatif...

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