jeudi 19 décembre 2013
Fatalité
Fatalité
Il y a peu, Nicolas Sarkozy confessait à des proches que son éventuel retour en politique ne serait pas dicté par une question d'envie ou non, mais relèverait de la « fatalité ». Manière de soumettre son avenir à la force du destin et à la survenance d'événements le rendant indispensable au pays. Au-delà de l'assujettissement vaguement narcissique à la théorie de « l'homme providentiel », Nicolas Sarkozy a oublié que c'est aussi cette même « fatalité » qui pourrait, à l'inverse, entraver son « come back ». Parce qu'il y a aussi quelque chose de fatal dans les ennuis qui s'abattent sur ses très proches.
Les mises en garde à vue de Claude Guéant, son ancien ministre de l'Intérieur, et de Michel Gaudin, son actuel directeur de cabinet, sont évidemment fâcheuses pour l'ex-président. Malgré les coïncidences entre les rumeurs accentuées de retour en politique de Sarkozy et les auditions de ses « amis », malgré aussi le recours à une procédure inutilement spectaculaire, on ne cédera pas au soupçon d'instrumentalisation de la justice par le pouvoir socialiste.
Mais on a déjà là la préfiguration du tour détestable que prendrait le débat si Sarkozy revenait dans le jeu, avec toutes les affaires encore pendantes où il est visé directement ou indirectement. On imagine quel climat délétère résulterait des accusations réciproques entre la gauche et la droite. Et l'on devine qui, une fois encore, en profiterait. Le coup serait d'abord fatal pour l'image déjà bien dégradée de la politique. Ce n'est pas pour autant que le « cas Guéant » doive être occulté.
Parce que l'ancien ministre de l'Intérieur campait dans l'attitude austère de premier flic inflexible, il se devait d'être exemplaire. Sa défense, d'une confondante stupidité, à moins que ce ne soit une inconscience nourrie par une perte de sens des réalités, renvoie au devoir éthique et de transparence des politiques. L'opacité longtemps entretenue autour des fonds spéciaux ministériels, des versements de primes en liquide non déclarées, engendrent chez le citoyen, un sentiment de rejet. Il est possible que Claude Guéant ait abusé du système. Mais il est certain que la gabegie étatique le dépasse.
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