mercredi 18 décembre 2013
Dans la cour des Invalides, Hollande, ostensiblement seul...
Dans la cour des Invalides, Hollande, ostensiblement seul...
Ce lundi 16 décembre, dans la cour froide et impressionnante des Invalides, François Hollande, au nom de la nation, rend hommage à "Antoine et Nicolas", comme il dit, ces deux jeunes soldats tombés sous les balles à Bangui (Centrafrique) au tout début de l'intervention française. L'émotion est palpable. Les familles sont là, dignes, bouleversées. Au terme de la cérémonie, elles accompagneront à pied les deux cercueils recouverts du drapeau tricolore et portés par des parachutistes. Quelques pas derrière les familles, François Hollande suivra, seul. Dans l'assistance, plusieurs ministres (dont Cécile Duflot, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem). Présents aussi, côte-à-côte: les deux anciens Premiers ministres François Fillon et Michel Rocard. Deux fois, La Marseillaise retentira et, bien sûr, la poignante sonnerie "Aux morts".
A la tribune, le président, d'un ton grave, salue le sacrifice des deux jeunes gens, pourfend le "déchaînement" en Centrafrique des "passions religieuses", assure que la France sera fidèle à ses "valeurs" et dit -avec force- tout ce que les Français doivent à leurs "forces armées": "Une nouvelle fois, le monde s'est tourné vers l'armée française...". Les deux caporaux sont ensuite faits chevaliers de la Légion d'honneur.
Dix neuf mois après son accession à l'Elysée, François Hollande -en ce triste matin- assume, certes, ses responsabilités de président de la République. Mais, au-delà, lui qu'on suspecte de ne savoir ni décider ni trancher, il les assume, peut-on dire, dans la radicalité de la Vème République pure et dure. Ostensiblement et volontairement seul. Etranger aux couplets anti-militaristes d'une fraction de ses troupes. Ignorant les suppliques intéressées de tel ou tel qui, à l'extrême-gauche ou chez les écologistes, rêvent à voix haute d'un retour à la IVème République et à ses délices. Et désireux, ce matin-là comme les autres, de faire comprendre à tous, y compris à gauche, que sa part de pouvoir, même dans les heures lugubres, il ne la partagera pas. La vraie nature d'un homme autoritaire et personnel.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire