TOUT EST DIT

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vendredi 29 novembre 2013

Monsieur Hollande joue au bonneteau

Plutôt que d'aborder la réalité en face, le président lance des débats comme autant de bouteilles à la mer. Une agora permanente dont les télés se repaissent.

Ça pourrait être le titre d'une pièce de Feydeau, mais non, c'est à la télévision que ça se joue. Le principe est simple : quand ça va mal, que les choses tardent à s'arranger, que l'impopularité et la colère commencent à gronder, un gouvernement peut toujours trouver une façon de brouiller les pistes pour faire diversion. Cela ressemble fort à cette "arnaque" qui fleurissait autrefois dans les rues au son de "Où qu'est-y ? Où qu'est-y ?".
Il fallait, pour que ça marche, un manipulateur (le bonneteur) professionnel qui faisait tourner les trois cartes ou les trois gobelets cachant les dés. Il était assisté de "barons", ses complices, chargés de rabattre les clients et de faire le guet. Enfin, bien entendu, des badauds, à la fois naïfs et joueurs, étaient indispensables. Dans sa version moderne et politique, on aura reconnu dans ces trois rôles monsieur Hollande et son gouvernement, les médias complices, en particulier à la télévision, et le "bon peuple" de "gogos" : nous tous, toujours prêts à tout gober.
La télévision a remplacé le gros carton autour duquel se réunissaient les passants. On commence par les mettre en confiance en distribuant quelques gains au début, puis, petit à petit, on accélère la manipulation, les complices intervenant de plus en plus, jusqu'au moment où les parieurs ne s'y retrouvent plus du tout, incapables de deviner où se cache la carte ou le dé qu'on est pourtant persuadé d'avoir suivi attentivement.

Faites vos jeux, mesdames et messieurs !

On en sort complètement embrouillé et perdu avec pour seule certitude le sentiment de s'être fait avoir. C'est un peu devenu notre sport national depuis la victoire de la gauche, il y a 18 mois. Faisant le constat d'une certaine impuissance à progresser, le gouvernement en est réduit à lancer régulièrement de grands jeux de bonneteau politiques et idéologiques. Il s'agit, avant tout, de proposer des débats, dont on sait qu'ils n'auront aucune incidence sur les enjeux concrets qui n'offrent, eux, aucune marge de manoeuvre. Ainsi, face aux déficits, au chômage, aux fermetures d'usines, à la panne de l'investissement, à la reprise qui tarde à venir, on lance, depuis des mois, des "débats" autour d'immenses chantiers législatifs.
Triomphe, devenu un classique, au moment où le "peuple de gauche" découvrait que monsieur Hollande ne pourrait pas répondre aux espoirs soulevés par sa victoire, on lançait l'opération "mariage pour tous", qui fut un succès dépassant, lui, toutes les espérances. Aujourd'hui, avec les Bonnets rouges, le ras-le-bol fiscal, la montée des idées FN dans les classes moyennes, il fallait trouver d'urgence de quoi surmonter la grogne. On mesure l'extrême lassitude que semble atteindre une opinion que même le Hollande bashing ne parvient plus à distraire. Alors on a trouvé la "mise à plat" de la fiscalité, débat qui est supposé nous tenir jusqu'aux présidentielles de 2017... Où qu'est-y ? Où qu'est-y ? L'impôt sur le revenu, la CSG, le prélèvement à la source, la remise en cause des niches fiscales, les 37 milliards de subventions pour les retraites des fonctionnaires, la baisse des charges, la réduction des dépenses publiques, la préservation du modèle social français, la TVA sur les importations et celle sur le made in France... Faites vos jeux, mesdames et messieurs ! Dans le même temps, comme il faut bien trouver des sujets différents pour les trois chaînes d'information continue, LCI, i>Télé et BFM, on lance le débat sur la pénalisation de la prostitution et la taxe de 1 500 euros dont devra s'acquitter le client pris "la main dans le sac". On attend le débat, chez Taddeï, nous annonçant que finalement, si ça se trouve, les deux sujets n'en font qu'un.

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