mardi 8 octobre 2013
Langues déliées, ambitions décomplexées
L’ombre de Tapie n’a pas fini d’attirer la lumière des enquêteurs. Naguère c’était celle des projecteurs : « Ambitions » qu’il s’appelait son show télé des années 80. Synthèse carnassière de l’entreprise et de la politique, mélange de séduction et d’autorité, son message explicite disait : visez haut, clamez-le et poussez-vous du col.
L’ode à l’arrivisme de l’âme damnée de la République agirait-elle sur l’inconscient de ses élus ? Voilà les loups libérés de la langue de bois et des devoirs de réserves. A peine élu ou battu leur action est guidée par l’élection d’après, la place à prendre au-dessus. 61 % des Français voient Valls à Matignon, mais lui songe déjà à l’Élysée, sans attendre les municipales. Quel sens de l’anticipation ! Les bobos le traitent de raciste ? Même pas mal, le peuple est avec son shérif au parler vrai. Une France en mal de patron.
Aujourd’hui Fillon force sa nature réservée, et à quatre ans de l’échéance le dit fort : il est en compétition avec Sarkozy. Même Bayrou repenche à droite, non sans suite dans les idées. Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. Rendons grâce à notre Premier ministre, égal à lui-même, donc effacé. On rit de ses postures affectées de matamore avec ses ministres. Même le gentil Drucker chez Ruquier y est allé de sa pique : « Vous imaginez Fabius lui demander l’autorisation de parler à la presse en levant le doigt ? » Et de glousser avec le public. En politique, la pitié n’inspire rien de bon.
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