Reçue au JT de France 3 Paris-Ile-de-France, Nathalie Kosciusko-Morizet a soulevé la question fondamentale du "dessein politique" en déclarant : "Nicolas Sarkozy n'a pas dit je reviens en politique, il a dit cette décision inédite [l'invalidation de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel, NDLR] pose un problème pour ma famille politique et je suis avec elle à ce moment-là, ça n'est pas la même chose."
Cette question de "l'être-là" en politique de Nicolas Sarkozy est d'autant plus épineuse du point de vue de l'exégèse qu'elle se double de celle de sa "présence", ce lundi 8 juillet 2013, à la réunion extraordinaire du bureau politique de l'UMP. À cette question, la candidate UMP à la mairie de Paris a répondu qu'il ne fallait pas confondre, et que cette participation ne signifiait pas, selon elle, "un retour en politique". Comme dit la juge dans la série télé The Good Wife : "C'est son opinion."
"Non, je ne crois pas que cette réunion signe un retour en politique", a déclaré l'ancienne porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012. Selon elle, "la décision éventuelle de revenir doit être une décision très personnelle, c'est une décision qu'il ne faut en aucune manière se laisser imposer par des événements extérieurs, quels qu'ils soient. Et donc, je ne suis pas sûre qu'on doive faire un lien."
Qui décide qu'on est "dans" la politique ?
On remarque, ici, que la question se corse, car pour qu'il y ait "retour" en politique, il eût fallu qu'il y ait un "départ", une "sortie". Or, NKM le souligne : "Nicolas Sarkozy est en réserve de la vie politique. Là, il sera présent pour soutenir sa famille politique par rapport à ce problème d'annulation des comptes de campagne. Mais, moi, je n'ai pas entendu qu'il veuille être présent dans les campagnes." Cette remarque soulève une deuxième question : être en réserve de la politique relève-t-il de l'"être-là" ou non ? S'agit-il vraiment d'une "décision personnelle" ou de ce que pensent ou veulent les Français ? Qui décide qu'on est "dans" la politique ?
"S'il voulait être présent dans les campagnes, naturellement, ça serait bien", a toutefois reconnu NKM. C'est donc plus subtil que ça en a l'air, cette question de la "présence" : s'il s'agissait d'être "en" campagne, de la soutenir aux municipales de 2014, par exemple, ce serait, sans doute, plus clair pour la députée UMP de l'Essonne. Ah là là ! Être ou ne pas être en politique, telle est la question. On se souvient que François Hollande avait avancé une hypothèse plus radicale. C'était le 23 février 2013, au Salon de l'agriculture. À un enfant qui, déjà, lui posait la question "Il est où, Sarkozy ?" il avait répondu : "Tu ne le verras plus." Quatre mois plus tard, tout ça paraît bien loin. Comme le temps passe
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