TOUT EST DIT

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jeudi 11 juillet 2013

Aurélie Filippetti veut rendre les aides à la presse plus "intelligentes"


Le gouvernement veut réformer les aides à la presse, sans les remettre en cause. Plutôt que de sabrer ces dispositifs critiqués pour leur inefficacité, il s'agit de rendre les aides "plus intelligentes", dit-on au cabinet d'Aurélie Filippetti, la ministre de la culture, qui a exposé, mercredi 10 juillet, un "plan en faveur de la presse" au conseil des ministres.

Ces mesures sont une critique en creux du plan d'aide mis en place sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui a engendré 450 millions d'euros de dépenses en plus sur la période 2009-2011, selon la Cour des comptes.

L'économie la plus franche du plan est la réduction des aides postales : l'Etat va mettre fin à une compensation qu'il versait à La Poste pour que les tarifs accordés à la presse n'augmentent pas trop vite. Soit une réduction de 32,5 millions d'euros, sur 259 millions d'aides à La Poste pour la presse en 2013. Cette dernière verra donc ses tarifs grimper, progressivement.
Pour le reste, le ministère défend une approche "de filière". Les aides directes concerneraient désormais seulement des investissements d'innovation et seraient ouvertes à la presse en ligne.
"SOLIDARITÉ"
Sur la distribution, une cohabitation est recherchée entre les canaux : les aides au portage ne vont pas baisser, bien qu'elles aient été très critiquées, notamment dans le rapport rendu début mai par Roch-Olivier Maistre, et dont la ministre reprend les grandes lignes. La rue de Valois estime qu'il y a eu de gros effets d'aubaine, ces aides étant passées de 8 millions avant 2009 à 70 ensuite. Le niveau actuel (33 millions) n'est pas remis en cause, mais les aides porteront sur des prévisions et non sur les volumes passés, et les solutions mutualisées entre titres seront privilégiées. Le soutien prendrait aussi en compte la difficulté de distribution (nombre de points à livrer...). Des points qui font craindre une "complication" du système à Jean Viansson Ponté, président du syndicat de la presse quotidienne régionale.
Concernant la vente en kiosques, le plan réaffirme le principe de"solidarité" de l'ensemble de la presse envers les titres "d'informationpolitique et générale" (IPG), plus chers à distribuer. En contrepartie, Mme Filippetti ne remet pas en cause le taux de TVA réduit de la presse non-IPG.
Le secteur qui bénéficierait d'une baisse de TVA est la presse en ligne : son taux de 19,6 % serait aligné sur celui de la presse papier, à 2,1 %. "C'est un combat historique de Mediapart et du syndicat de la presse indépendante d'information en ligne", salue Edwy Plenel, fondateur du site qui applique déjà depuis deux ans la TVA réduite.
Comme le rapport Maistre, M. Plenel juge que la France doit baisser le taux sans attendre de convaincre ses partenaires européens, comme elle l'a fait pour le livre numérique. Ce qui a déclenché une saisine de la Cour de justice européenne. Mme Filippetti veut, elle, passer par la négociation. Et renvoie ce sujet à la réouverture de la directive TVA qui pourrait être décidée en septembre.

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