mercredi 26 juin 2013
Droit de vote des étrangers: des sénateurs mettent la pression sur Hollande
"Il s'agit d'une piqûre de rappel à nos dirigeants qui promettent et mettent du temps à la réalisation de leurs promesses", a lancéEsther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne devant quelque 300 élus et représentants d'associations. Promesse du candidat socialiste lors de la dernière présidentielle, le Président de la République avait annoncé par la suite que le débat ne s'ouvrirait finalement qu'après les élections municipales de 2014.
"Nous pensons que la France est prête, annonce pourtant le député Verts Sergio Coronado. Il faut faire acte d'optimiste, la France est un pays capable d'intégrer et de promouvoir la citoyenneté." Plusieurs élus socialistes et communistes présents ont approuvé ce constat, tout comme la nécessité de porter la question dans le débat public. La sénatrice communiste Laurence Cohen a estimé qu'"il n'y a aucune raison pour retarder à nouveau l'entrée en vigueur de ce droit". Quant au sénateur socialiste Jean-Yves Leconte, il a souligné que ce combat n'était pas gagné d'avance et qu'il fallait "se mobiliser".
Le droit de vote des étrangers est également soutenu par les associations. Une militante associative a témoigné devant ce congrès symbolique: "Moi qui ai choisi de vivre en France, je considère que ceux qui y sont depuis 10, 20, 30, 40 ans et qui ont participé à la construction de ce pays ont les même droits et devoirs et n'ont pas à être exclu des bureaux de vote". Selon elle, le droit de vote des étrangers permettrait de "limiter l'instrumentalisation politique de l'immigration à des fins électorales et de conduire beaucoup de jeunes qui ont souffert du manque d'intégration politique de leurs parents, vers les urnes."
Avec un public acquis à la cause du droit de vote des étrangers, le "congrès" s'est achevé par un vote à main levée et l'octroi, sans surprise, du droit de vote.
La véritable réforme, qui ne sera pas débattue avant 2014, nécessitera quant à elle une modification de la constitution et donc un vote du Congrès, dont la majorité n'est pour l'instant pas assurée."Ce droit, adopté en 2000 à l'Assemblée nationale, a été voté par le Sénat le 8 décembre 2011, mais il faut maintenant qu'il soit accepté par les 3/5e des parlementaires réunis en congrès", annonce sceptique Esther Benbassa..
Cette mesure qui est pourtant approuvée à 54% par les Françaisne fait donc pas l'unanimité. L'annonce de cette manifestation avait d'ailleurs provoqué une vive réaction du député UMP Claude de Ganay qui avait demandé au président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel "de faire annuler cette cérémonie au nom de la neutralité et du respect dus aux institutions républicaines".
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