lundi 15 avril 2013
Manifestations et non-violence
Manifestations et non-violence
« À la force nous ne voulons pas répondre par la force », a déclaré la porte-parole de la Manif pour tous, Frigide Barjot, au sujet du voteaccéléré du projet de loi pour lemariage et l'adoption homosexuels. Alors que le pouvoir politique est considérablement affaibli par les affaires, la précipitation qu'il manifeste pour faire passer ce projet de loi est inquiétante.
Tout d'abord parce qu'il n'est pas une priorité au regard de la débâcle économique qui menace le pays. Pour éviter de se trouver demain dans une situation comparable à celle de l'Espagne ou de l'Italie, il est nécessaire de réduire les dépenses de l'État et donc de le réformer. Accélérer le travail des parlementaires en ce sens serait mille fois plus utile que de le faire sur des questions de société qui divisent inutilement.
Par ailleurs, la décision d'avancer le vote d'un mois sur un sujet aussi sensible avive les tensions. En ce sens, elle ne contribue pas à lacohésion nationale prônée, ces joursderniers, par les chefs de l'État et du gouvernement. Respecter le calendrier initial aurait évité de brusquer une importante partie de la population sans pour autant désavouer la majorité. Ces contradictions risquent d'ajouter au discrédit économique et moral le discrédit politique des institutions garantes du lien avec le peuple.
Le pouvoir politique a-t-il compris la nature de la contestation de ceux qui se sentent humiliés depuis des semaines et des mois faute d'avoir été entendus ? L'exaspération grandit. Taxés d'homophobes et deviolents à cause des actes inadmissibles de groupuscules, ils ne seretrouvent pas dans cette imagedivulguée par le pouvoir et par les médias. Le vote bloqué de certains partis, puis le vote à main levée du Sénat et l'accélération du calendrier jettent de l'huile sur le feu.
Cette opposition spontanée, mouvante, rassemble des personnes de tous milieux et de toutes opinions. Ce sont des hommes et des femmes qui s'expriment en conscience, à l'image de ce lecteur : « Jamais, jamais je ne me suis senti autant méprisé dans mes convictions les plus profondes qui ne sont ni de droite ni de gauche, ni religieuses oulaïques, mais ancrées au plusprofond de moi tout simplement par bon sens. Ce bon sens inné qui me dit que nous sommes hommes et femmes et qu'il ne peut en être autrement dans la construction de tout enfant... Cela m'a paru surréaliste de devoir me lever deuxdimanches matins de bonne heure et d'aller manifester pour dire ça ! »
Face aux provocations de toute sorte, il faut espérer que les opposants à ce projet sauront répondre par leur calme. Et qu'ils se souviendront de l'enseignement de Gandhi ou de la chute du mur de Berlin : seule la non-violence peut faire triompher les justes causes.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire