Les cent personnes les plus riches de la planète ont gagné la somme de 240 milliards de dollars (environ 180 milliards d’euros) en 2012, et cela représente 4 fois le montant qu’il aurait fallu pour éliminer l’extrême pauvreté. Cette conclusion est celle d’un rapport de l’Oxfam, une confédération d’associations caritatives qui lutte contre la pauvreté. Selon le rapport qu’elle a publié, « The Cost of Inequality: How Wealth and Income Extremes Hurt us All », rapporté par Russia Today, la crise économique a eu pour effet d’enrichir encore davantage les plus riches.
Les 1% les plus riches du monde ont ainsi augmenté leurs revenus de 60% sur les 20 dernières années et ce processus s'accélère avec la crise. Ce sont les 0,01% les plus riches d’entre eux qui ont bénéficié de la croissance la plus forte pour leurs revenus. Ainsi, l'industrie du luxe est en plein essor, tandis que de l’autre côté du spectre, les personnes en situation de «pauvreté extrême» ont dû se débrouiller avec moins de 1,25 dollars par jour (environ 0,94 euro).
Pire, le rapport d'Oxfam affirme même que la concentration de la richesse dans les mains d'un tout petit groupe de personnes entrave la lutte mondiale contre la pauvreté. Il exhorte les dirigeants du monde à mettre fin à la « richesse extrême d’ici 2025» et à « inverser la hausse rapide des inégalités observée dans la majorité des pays pour les 20 prochaines années ». L’Oxfam juge que la richesse extrême est non éthique, elle est économiquement inefficace, politiquement dangereuse, elle crée des divisions, et elle est destructrice pour l’environnement.
«Au Royaume-Uni, l'inégalité retourne rapidement à des niveaux semblables à ceux de l'époque de Charles Dickens. En Chine, les 10% les plus riches gagnent près de 60% du revenu. Le niveau des inégalités en Chine est désormais similaire à celui de l'Afrique du Sud, qui est maintenant le pays le plus inégalitaire du monde, et qui est beaucoup plus inégalitaire qu’il ne l'était à la fin de l’apartheid ».
«Nous ne pouvons plus prétendre que la création de richesses pour un petit nombre bénéficiera inévitablement à tout le monde. Trop souvent, c’est le contraire qui est vrai », a déclaré Jeremy Hobbs, le directeur exécutif d'Oxfam International. « Les plus riches bénéficient d'un système économique mondial qui les favorise », dit-il, citant les paradis fiscaux et la faible réglementation de certains marchés du travail. Le rapport souligne que ces super-riches contrôlent aussi les politiciens, ce qui aboutit à la conduite de politiques qui leur sont favorables.
« Il est temps que nos dirigeants réforment ce système pour qu’il fonctionne dans l’intérêt de l’humanité toute entière, plutôt que pour une élite mondiale », conclut le rapport.
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vendredi 25 janvier 2013
'Nous ne pouvons plus prétendre que la création de richesses pour un petit nombre bénéficiera inévitablement à tout le monde'
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