TOUT EST DIT

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mercredi 16 janvier 2013

Le modèle social européen: un château de sable construit avec de l'argent emprunté?


L’euro a survécu à 2012, et ces derniers temps, on a commencé à entendre les dirigeants européens se féliciter de la fin de la crise, comme vient de le faire José Manuel Barroso, le président de la Commission Européenne dans un discours qu’il a donné lundi.
En affirmant que la Banque Centrale Européenne ferait tout ce qui était nécessaire pour sauver l’euro en juillet dernier, Mario Draghi a mis un terme à la hausse continue des taux d’intérêt sur les obligations des pays de la périphérie. Mais les taux de chômage spectaculaires de la zone euro, en particulier en Grèce et en Espagne où plus d’un jeune sur deux est sans emploi, nous rappellent que rien n’a été réglé pour autant. Pour certains, ce sont les politiques d’austérité imposées par l’Allemagne qui sont responsables de l’absence de croissance et du chômage.
Avant la création de la monnaie unique, les pays européens avaient recours au déficit et à la dévaluation pour dissimuler la panne des créations d’emplois liée à la mise en place d’un Etat-Providence dispendieux. Les avantages sociaux, et notamment les indemnités de chômage généreuses pour les victimes de la stagnation économique et des règles trop rigides des marchés du travail, étaient financés pour une large part avec des emprunts. Pour alléger le poids des remboursements, on organisait des dévaluations, qui présentaient l’avantage corollaire de stimuler la compétitivité des entreprises. Avec la création de la monnaie unique, cette possibilité a été retirée. Mais comme l’euro a été mis en place avec des taux d’intérêt faibles, les Etats ont été encouragés à emprunter massivement.
La découverte des manipulations comptables de la Grèce  pour entrer dans la zone euro, et de sa situation économique réelle catastrophique a permis une prise de conscience du problème de l’endettement excessif des autres pays qui en étaient aussi les victimes. On a alors dit que l’Europe ne pouvait plus se permettre de vivre à crédit comme elle l’avait fait sur les dernières années. Mais en réalité, elle n’en a jamais eu les moyens, affirme le Wall Street Journal, et ce qui s’est réellement passé, c’est que les Etats dépensiers se sont trouvés à court de solutions palliatives.
Voici dont le danger présent de l’Europe, et qui va continuer : les budgets sont réduits dans certains Etats, comme en Grèce, et dans certains pays, on parle de réformes. Mais à part l’Allemagne, personne ne veut reconnaitre que c’est le modèle social qui est en faillite, qu’il n’a jamais fonctionné, et que ce à quoi nous assistons, c’est l’arrivée à échéance concomitante de tous les emprunts qui ont été souscrits au cours des décennies pour le maintenir.
La zone euro connait peut-être un répit actuellement, mais à moins de résoudre les problèmes de fond avec plus de réformes des marchés du travail, une réduction de la taille des Etats, et une baisse des impôts, la crise sera de retour sous la forme de troubles sociaux, de populisme, et d’une génération de jeunes gens qui ne savent pas ce que c’est que de trouver un bon emploi, prophétise le Wall Street Journal. 

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