lundi 17 décembre 2012
Scénarios politiques
Scénarios politiques
L’impopularité des dirigeants socialistes atteint des sommets : 37%
de satisfaits pour le président, et 35% pour le premier ministre d’après
le sondage du jour. Au-delà d’un parallélisme de façade, cette
situation diffère sensiblement de celle du quinquennat précédent. En
effet, la dégringolade de la côte de Nicolas Sarkozy correspondait à
une incompréhension envers sa personnalité, fabriquée par les media
hostiles et la presse de gauche et construite à force de coups bas, tel
l’enregistrement à son insu du salon de l’agriculture. En revanche, la
popularité du premier ministre dans les sondages est toujours restée
très élevée, les Français approuvant, en leur for intérieur, la volonté
acharnée de réformes qui fut celle de Nicolas Sarkozy et de François
Fillon dans l’intérêt national. Le gouvernement disposait d’un plan
d’action, d’un agenda précis de réformes – parfois extrêmement
difficiles et courageuses – à réaliser sur l’ensemble de quinquennat.
Aujourd’hui, le climat est radicalement différent. En dehors des
concessions à l’air du temps (« le mariage pour tous »), la France est
engagée dans un immobilisme total. On ne touche plus à rien. Les seules
mesures prises consistent à prévoir des dépenses supplémentaires
(recrutements dans la fonction publique, renforcement de l’assistanat)
et à accroître massivement les impôts. Les Français le savent, d’où leur
rejet des gouvernants actuels. La vraie question est celle-ci :
jusqu’où cette fuite en avant, plongée vers le néant peut-elle durer ?
Trois scénarios politiques se présentent : 1/ une reprise « miracle » de
la croissance en 2013-2014, qui permet au pouvoir socialiste de tenir 5
ans ; 2/ Un changement de cap radical de François Hollande, à l’image
de F. Mitterrand en 1983, engageant le pays dans la voie de réformes et
d’économies drastiques ; 3/ La poursuite de la tendance actuelle qui
conduit vraisemblablement à une crise politique et sociale, à une
dissolution de l’Assemblée nationale et à une alternance politique dans
les deux ans. Cette troisième hypothèse semble la plus probable. Les
résultats des élections législatives partielles sont sans ambigüité : le
pays a soif de changement. Le déplorable combat des chefs à l’UMP, la
stratégie du monde médiatique consistant à mettre en avant le front
national pour lui donner les clés de l’opposition et assurer 10 ans au
moins de pouvoir socialiste, n’y changeront pas grand-chose. Ce sont les
Français et eux seuls qui votent et qui imposeront des solutions de
rechange crédibles au pays.
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