TOUT EST DIT

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dimanche 9 décembre 2012

Parisiens, droguez-vous, c’est gratuit !

« La vie augmente, la vie est chère », entend-on à longueur de journée. La baisse du pouvoir d’achat est d’ailleurs régulièrement la préoccupation première des ménages français. Dans ce marasme économique et social, le Conseil de Paris va peut-être offrir un cadeau de Noël pour le moins inattendu à ses administrés… une salle d’injection de drogues subventionnée ! Merci Paris.

C’est le 10 décembre que la Ville de Paris va déposer une délibération afin d’accorder une subvention de 38.000 euros à Gaïa Paris, une association qui milite pour l’ouverture de salles d’injections supervisées. Cette délibération a-t-elle des chances d’être votée ? En tout cas, les élus de l’UMP, pas très adeptes des seringues de Pravaz et autres pipes à crack, s’y opposeront. D’après Jean-Pierre Legaret, à la tête des élus UMP de Paris, « dans l’État actuel du droit en France, les salles de shoot sont illégales ».
Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris en charge de la santé publique, tente de rassurer ses messieurs les rabats-joie de l’UMP :
« Nous en sommes seulement au stade de la préfiguration. Il s’agit pour l’heure de finaliser le cahier des charges et de lancer une concertation avec les élus locaux, les riverains et les forces de l’ordre ».
Une nouvelle concertation ? Ça faisait longtemps !
Imaginons un peu le piéton parisien, à cours d’argent ou simplement heureux d’user un service financé par le contribuable, en se droguant dans le luxe et le confort. Le rêve. Shangri-La ! Comme à la pharmacie où tout un chacun peut marchander ses antidépresseurs avant de les mélanger à de la vodka ou du champagne. Le cocktail qui assomme avec élégance.
Ces salles de shoot subventionnées fleuriront-elles dans les beaux quartiers du 8ème arrondissement, près de l’Élysée, des ministères, des boutiques de luxe et des discothèques branchées ? On l’espère. Il s’agira d’une nouvelle attraction pour les touristes. La France pourrait même lancer la mode des « Guides de salles de shoot », une version opiacée du célèbre Routard.
Depuis trop longtemps accaparée par les pauvres et les marginaux, la drogue a enfin l’occasion de redevenir une activité élitiste : le retour à l’héroïne chic des années 1990, à la « coco » de l’entre-deux Guerres, à la morphine fin-de-siècle et au dawamesk des romantiques de 1840. Une filiation tout à fait logique. Dire qu’il y a toujours des mauvaises langues pour affirmer que nos élus bafouent l’histoire de France…

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