Aujourd'hui, on ressent la même impression vis-à-vis de la nouvelle équipe gouvernementale. Les magazines ont titré, ces dernières semaines, sur l'insuffisance du Premier ministre, la non-présence du président de la République dans cette crise si inquiétante pour tout le monde.
Pire que cela, on en vient de plus en plus à la critique aiguë des personnes en charge de ces responsabilités. « Il y a des farfelus dans ce gouvernement ! », s'exclamait un ancien ministre de François Mitterrand. Des ministres, y compris le premier d'entre eux, sont traités de nuls, jugés incompétents, insuffisants. Ils n'ont pas de vision, ils se font porter par leur titre plus qu'ils ne le portent, etc., etc.
Par ailleurs, on en appelle à la résistance, comme si les libertés étaient menacées actuellement, ce qui paraît tout de même complètement irréaliste.
« Des bons à rien »
Mais les responsables économiques font, eux aussi, l'objet d'appréciations plus que désobligeantes et même insultantes. Ces patrons qui ont émis des avis précis sur la crise, sur les menaces qu'elle fait peser sur leurs entreprises et sur les remèdes auxquels selon eux il faudrait recourir, sont traités de « bons à rien » par un ancien ministre de gauche.
La droite est assimilée par la gauche aux spéculateurs qui ne songent qu'au profit au lieu de créer, et qui veulent encore et encore tirer du bénéfice des inégalités existantes. C'est ce que l'on a entendu, entre autres, au congrès de Toulouse du Parti socialiste. Par contre, la gauche y était qualifiée de toutes les vertus et baptisée championne de la justice.
On voit dans tout cela comme une dérive partisane qui consiste à considérer les choses et les gens sous leur aspect le plus négatif. Les médias y sont pour beaucoup. Mais les politiques ne sont pas en reste. Ce qui est inquiétant dans tout cela, c'est qu'à force de dénigrer, de suspecter, le doute s'installe dans l'esprit des citoyens. Et du doute, on passe aisément au rejet : rejet de ceux d'hier, rejet de ceux d'aujourd'hui. Il est aisé de deviner à qui cela finira par profiter. Il y aura, en effet, toujours des populistes empressés à se présenter pour faire, comme ils le disent, le grand ménage dont ils rêvent.
La critique d'une politique est normale et même saine en démocratie. Mais le mépris envers ceux qui s'efforcent de construire en politique ou en économie ne peut qu'être néfaste au pays et à son avenir.
« La France n'a pas besoin de division ou de haine mais de justice et de fraternité. » On a aussi entendu cette parole sensée dans la bouche d'un socialiste à Toulouse.
Il est grand temps que chacun s'en inspire.
MAIS LE JOCRISSE DE L'ELYSÉES EST UNE ÉXEPTION, TOUT DE MÊME
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire