Depuis le 6 mai, le couple franco-allemand n'avance plus main dans la main mais front contre front.
Depuis le 6 mai, le couple franco-allemand n'avance plus main dans la main mais front contre front. À l'issue de leur entretien bilatéral, dans l'après-midi, Hollande et Merkel affichaient des visages fermés. La discussion a été «constructive», assurait cependant un conseiller du président. Malgré les points de divergences… Entre les deux dirigeants, «le mode de communication est absolument fluide, pas stressé, direct, courtois», assure-t-on. «L'ambiance n'est jamais glaciale, jamais tendue», poursuit ce proche. Sans être aussi idyllique (leurs rencontres ne sont jamais chaleureuses), la relation franco-allemande repose désormais sur le principe de franchise.
Malgré des points de départ différents, un accord était toujours possible entre les deux parties. En juin dernier, François Hollande avait obtenu gain de cause en imposant à Angel Merkel un pacte de croissance et le principe de l'union bancaire. Même scénario cette fois? Avec ses finances fragiles, Paris ne peut pas se payer le luxe de défier ouvertement Berlin.
Intérêt commun
Au-delà des mots qui se veulent apaisant, François Hollande ne veut pas laisser Angela Merkel exercer seule le leadership au sein de l'Union européenne. «L'Europe ne se décide pas à deux», avait-il déclaré mercredi dans la presse. Jeudi après midi, le président s'est aussi entretenu avec le président du Conseil italien Mario Monti. Et auparavant il avait déjeuné avec les leaders du Parti socialiste européen. Le chef de l'État veut aussi convaincre les pays non membres de la zone euro d'appuyer le calendrier d'union bancaire. «C'est leur intérêt que la zone euro soit stabilisée», expliquait en début de semaine un conseiller de l'Élysée.François Hollande poursuit la stratégie de contournement de l'Allemagne, qu'il avait déployée en juin. La semaine dernière, il avait reçu à Paris le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Il s'était aussi entretenu avec le premier ministre finlandais, l'un des opposants à la recapitalisation directe des banques. D'ici à la fin de l'année, un sommet franco-italien est prévu… «La relation franco-allemande est moins exclusive que dans les périodes précédentes», observe un conseiller à Matignon. C'est une main tendue aux pays du sud de l'Europe notamment, qui veulent alléger la contrainte allemande qui pèse sur eux.
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