jeudi 11 octobre 2012
Jeunes ramiers, vieilles branches
Jeunes ramiers, vieilles branches
À l’exemple si efficace des pigeons numériques roucoulant des
tombereaux de critiques sur le projet de loi de finance du gouvernement,
accusé de spolier les plus-values et de décourager l’esprit
d’entreprise, les retraités sauront-ils faire entendre leur voix ?
Force
est de reconnaître que les malheureux ne disposent pas des mêmes armes.
Et l’on ne parle pas ici de compétences numériques, le troisième âge
étant devenu redoutable en la matière grâce à l’amour de leurs
petits-enfants. Les pigeons se présentent comme l’avenir de la France
qui travaille ; celle qui crée de la richesse sans laquelle rien n’est
possible. Les vieilles branches, nous tous un jour ou l’autre, ont tout
autant de prétentions à incarner le futur de notre pays. Elles ne créent
pas de richesse, se contentant de consommer une part de celle qui est
produite par les actifs.
Tout le monde n’a pas vocation à être
patron de start-up ou investisseur en capital risque. Mais chacun,
puissant ou modeste, vieillira, statistiquement mieux et plus longtemps
que ses parents, c’est une des rares certitudes que nous avons.
Autrement
dit, la part de la richesse du pays affectée à la dernière séquence de
nos vies ne peut mécaniquement que croître, même si les tranches
individuelles du gâteau s’amincissent.
En un demi-siècle, la prise
en charge du troisième âge s’est améliorée en France. Mais les chiffres
moyens masquent de profondes inégalités, tant devant l’espérance de vie
que devant la perspective des revenus. Le gouvernement de François
Fillon voulait créer un nouveau pilier d’assurance pour la dépendance
qui aurait inévitablement accru les charges sur les actifs. Cette
question reste pendante alors que les pensionnés et futurs retraités
sont en droit de s’interroger sur la contribution qui leur sera imposée à
l’effort de « redressement » dicté au pays. Gazouiller ou roucouler sur
le net ne les tirera pas d’affaire.
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