dimanche 5 août 2012
L’été à étaler
Les statistiques disent, d’apparence, un peu ce qu’elles veulent. Des
études alertent sur la baisse du nombre de Français qui partent en
vacances. Tandis que les comptages routiers, chaque week-end d’été, et
hier encore de manière caricaturale, s’affolent de ces embouteillages
causés par des départs massifs.
À se demander qui se retrouve
coincé dans ces bouchons. Pas que des Français, sûrement. Tout
juilletiste l’aura constaté, les vacanciers du Benelux, entre autres,
ont retrouvé le chemin du Midi. L’Espagne, si chère naguère aux
touristes du Nord, inquiète visiblement.
De manière moins
conjoncturelle, si les estivants se trouvent piégés en telles quantités
sur les autoroutes du Sud, c’est aussi parce que demeure sacré dans
l’Hexagone le principe de grandes vacances synchrones.
D’autres
pays font varier les périodes de congés selon les régions : on ne
ressort pas sa serviette de plage au même moment à Berlin, à Karlsruhe
ou à Hambourg. Pour parer à la saturation des stations de ski, la France
elle-même se divise l’hiver en trois zones.
Mais, en été, pas
question. Les professionnels du tourisme ont beau observer une
concentration croissante et irraisonnée des séjours entre la mi-juillet
et la mi-août. On ne touche pas en France aux dates de grandes
migrations, censées mettre tous les Français dans le même bain. Trop de
risque politique à chambouler le calendrier scolaire.
Les bouchons
d’été ont donc de l’avenir. Et l’étalement des congés reste une
chimère. Durablement, si l’on en juge par la persistance de certains
réflexes. Au plus haut sommet de l’État également, tout le monde a fait
ses valises en même temps. Une manière comme une autre de serrer les
rangs avant le grand embouteillage de réformes, d’arbitrages et
d’ajustements que l’on promet pour la rentrée.
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