On le voit, ces questions touchent tout le monde : elles exigent des réponses solides si l'on veut éviter l'enlisement progressif de notre pays.
Malheureusement, les élections qui devraient permettre de proposer des solutions sont l'occasion de dénigrer l'autre qu'on s'efforce de discréditer, qu'on traite, au besoin, en ennemi. Comment pourrait-on alors écouter tranquillement les arguments opposés, entretenir le nécessaire débat contradictoire, reconnaître ce que l'autre apporte de positif, s'enrichir de son point de vue ? Comment ensuite pourrait-on vraiment coopérer et travailler ensemble loyalement à l'instauration du Bien Commun ? On sème le doute dans les esprits. « Il est hélas plus facile de caricaturer la réalité pour faire 'saliver' sur les riches que d'argumenter de manière rationnelle », écrit Pierre Méhaignerie, dans le livre qu'il vient de publier, Une France forte et juste, et il ajoute : « La France doit sortir du pessimisme et d'un certain climat de méfiance sinon elle aura beaucoup de difficultés à réduire ses faiblesses... Aux petites phrases, aux conflits de personnes, je revendique le combat d'idées, la modération, l'absence de caricatures... La première exigence que l'on attend des hommes politiques est qu'ils disent la vérité. »
Un pacte incontournable : union nationale
Or, précise M. Beckouche, « la scène politique française reste dominée par un jeu théâtral de discrédit de l'adversaire, de la simplification de ses positions et de l'opposition radicale, factice... C'est ce qui empêche un consensus qui est à portée... un nouveau contrat social auquel la plupart des acteurs du pays serait prêt, pour autant qu'on n'instrumente pas les débats, qu'on laisse un minimum de temps pour la confrontation des arguments et l'appropriation collective du résultat. »
Pour Pierre Méhaignerie, « il appartient aux partis politiques de dire la vérité, de réduire les blocages, de mobiliser les énergies. » C'est en effet bien différent des petites polémiques qui nous enferment alors que « la crise est d'une telle ampleur qu'elle appelle nécessairement une remise en cause profonde ».
C'est à ce genre de remise en cause profonde qu'aboutit M. Beckouche, qui conclut, dans Libération : « Nous avons besoin, pour réussir, de la gauche réformiste, de la droite parlementaire, des Verts et des centristes... Nous avons cinq ans pour préparer un pacte dont le nom peut fasciner ou horripiler, mais qui est incontournable : une union nationale sur au moins deux mandats quinquennaux. » On le voit, les enjeux sont de taille. Saurons-nous relever, plus tôt que trop tard, les défis qui sont aujourd'hui devant nous ?
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