samedi 31 mars 2012
Contre l’islamisme : la laïcité, ou autre chose ?
Mohamed Merah ayant attiré l’attention sur la réalité de l’islamisme
en France, les autorités ont décidé de supprimer les visas accordés
dans un premier temps à quatre prédicateurs qui sont désormais
« soupçonnés », comme on dit, d’inciter à la haine et à la violence. Ils
étaient attendus au congrès de l’Union des Organisations islamiques de
France (UOIF, proche des Frères musulmans) qui se tient au Bourget du 6 au 9 avril (oui, à l’occasion de Pâques…).
Les quatre prédicateurs concernés par l’interdiction sont les
Saoudiens Ayed Bin Abdallah Al Qarni et Abdallah Basfar, l’Egyptien
Safwat Al Hijazi, et le Palestinien Akrima Sabi. Celui-ci, selon une
source gouvernementale française, a affirmé que « des centaines de
femmes sont prêtes à se sacrifier ou à sacrifier leurs propres
enfants ». Al Qarni aurait lui qualifié, dans un ouvrage, les juifs de
« frères des singes et des porcs ». Al Hijazi aurait revendiqué son
antisémitisme, appelant sur une chaîne de télévision à « dévorer les
juifs avec (les) dents », selon la même source. Quant à Abdallah Basfar,
il aurait légitimé « le fait de battre son épouse si elle n’obéit pas à
son mari ».
Deux autres de ces délicats prédicateurs ont renoncé d’eux-mêmes à
faire le déplacement, Nicolas Sarkozy ayant notamment appelé l’émir du
Qatar en début de semaine pour dire « indésirable » la venue du Cheikh
sunnite Youssef Qaradaoui.
La vraie information n’est pas, ici, le fait que ces prêcheurs du
Coran intégral ne soient plus les bienvenus en France. C’est qu’ils
aient pu l’être. Et qu’un rassemblement où l’on brûle de les entendre
puisse se tenir, sans que soit posé de questions, aux portes de Paris…
Bien entendu, il est certainement intéressant du point de vue du
renseignement et de la surveillance de l’islam en France de pouvoir
jauger son discours et d’identifier ses sympathisants. Mais c’est une
attitude qui est déjà sur la défensive. Une attitude qui prend acte
d’une présence, d’un courant, d’un risque majeur dont on sait combien il
est difficile à réduire.
Car pour quatre ou six invités vedettes que l’on va chercher à
l’étranger, histoire de souligner la réalité de l’Oumma – la communauté
islamique, qui est une communauté non seulement religieuse, mais avant
tout politique, combien d’« autochtones » ? De lecteurs attentifs du
Coran « toulousains », « lillois », « franciliens » ?
J’allais oublier la Suisse. Une dépêche de l’AFP souligne : « Le gouvernement regrette par ailleurs l’invitation par l’UOIF
de l’intellectuel suisse Tariq Ramadan “dont les positions et les
propos sont contraires à l’esprit républicain, ce qui ne rend pas
service aux musulmans de France”. » Intellectuel suisse, si, si ! Ça ne
s’arrête pas aux frontières, ça.
Pas plus que les idées, d’ailleurs.
Et s’il y a un terreau fertile pour une interprétation littérale du
Coran – la seule qui soit acceptable dans l’islam, quelle que puisse
être la modération de tel ou tel individu musulman – la réponse n’est
pas dans des mesures pointillistes. Mais dans une critique juste de ce
qu’il commande.
La réponse française est entravée par le discours et la loi sur la
non-discrimination, et par le relativisme d’Etat. Le jugement de valeur
est interdit, la préférence religieuse est hors-la-loi. La tentation est
grande alors de se laver les mains de tout, et de remplacer la vérité
et la justice par la « laïcité », ou de céder à l’illusion qu’on peut
contrôler le danger en changeant la substance de l’islam pour le rendre
laïco-compatible – c’est le choix de Sarkozy.
La réponse encore plus laïque consiste à imposer les mêmes limites
exactement à toutes les religions – en considérant l’islam comme une
religion pure et simple, sans tenir compte de sa dimension politique et
expansionniste – en interdisant leurs signes extérieurs par exemple.
C’est la loi sur la burqa, et jeudi au lycée Edmond-Rostand de
Saint-Ouen-l’Aumône dans le Val-d’Oise, le rappel à l’ordre d’une jeune
fille dont la jupe trop longue a été jugée « non conforme » au code
vestimentaire et « à connotation religieuse » (elle avait ôté son voile à
l’entrée). On en arrive à l’absurdité d’interdire un vêtement décent
alors que les trottoirs de nos lycées se remplissent chaque jour de
jeunes filles qui semblent faites pour eux…
Marine Le Pen, elle, souhaite interdire les signes religieux pour
tous dans les lieux publics, notamment dans les trains, lors des sorties
scolaires.
« Cela signifie que les nonnes voilées ne peuvent plus prendre le train ? », lui a demandé 20 minutes.
Réponse : « C’est assez dramatique de voir que vous ne savez pas que
la laïcité à la française fait qu’on n’a jamais demandé à des religieux
de s’habiller autrement qu’en religieux. »
Sauf par le décret du 28 avril 1792, sauf par l’exil des
congrégations à partir de 1901 et ses 30 à 60 mille départs, et les
religieux « clandestins » qui ne pouvaient plus porter l’habit religieux
en public…
La réponse n’est pas là. Elle est dans un rétablissement du respect
de la loi et de la morale naturelles dans la société. Elles sont –
notamment sur le mariage – islamo-incompatibles. Et si on commençait par
là ?
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