Inquiet par l'ampleur de la récession, le FMI serait prêt à alléger ses exigences sur les finances publiques.
Poul Thomsen, le chef de la mission du FMI à Athènes, a fait mercredi un «mea culpa» dans une interview au quotidien Khatimerini: «Nous devons ralentir un peu le rythme de l'assainissement budgétaire et avancer beaucoup plus dans la mise des réformes.» Ces réformes structurelles sont censées redonner plus de flexibilité à l'économie de façon à combattre la récession. Il s'agit principalement de convaincre Athènes d'abaisser le salaire minimum, de 10%, lequel est de 750 euros brut par mois, soit 20% de plus qu'en Espagne et 35% de plus qu'au Portugal. Le Parlement grec discute actuellement d'un projet de loi pour le ramener à 680 euros, moitié moins du salaire minimum français…
Baisse du salaire minimum
Jusqu'à l'été dernier, le FMI s'était donné pour consigne de ne pas intervenir dans le secteur privé, se contentant d'exiger des réductions sur les traitements des fonctionnaires et les pensions. Les experts de Washington avaient tablé sur une décélération naturelle des salaires privés, en réaction à la dégradation du marché du travail. Mais cela ne s'est pas produit.Dans l'entretien au Khatimerini, Poul Thomsen admet que «l'assainissement budgétaire a été fondé de façon exagérée sur les hausses d'impôts; nous aurions dû mettre davantage l'accent sur la limitation des dépenses». Il se montre par ailleurs «inquiet» de l'ampleur de la récession, le PIB ayant reculé de 6% en 2011 selon ses estimations. Et dément les rumeurs répandues par la presse selon lesquelles il serait contesté au sein même du FMI, où on lui reprocherait un excès de rigidité.
Ce rééquilibrage stratégique pourrait se solder par un report d'un an du plan d'assainissement et de ses objectifs, selon nos informations. L'échéancier actuel prévoit un excédent primaire des finances publiques (hors intérêts de la dette) de 4% du PIB à l'horizon 2020 et un déficit global de 0,8% à cette même date.
Au sein de la troïka -Union européenne, BCE et FMI-, le Fonds fait de plus en plus figure de primus inter pares. Il est à la manœuvre pour que les banques réduisent de plus de 50% leurs créances privées. De même milite-t-il pour que la BCE accepte elle aussi des pertes sur ses avoirs, estimés entre 40 et 50 milliards d'euros.
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