Claude Allègre, l’ancien ministre de l’éducation de Lionel Jospin, publiera le 19 janvier chez Plon un ouvrage d’entretiens avec le journaliste Dominique de Montvalon intitulé Sarko ou le complexe de Zorro, avec en couverture un dessin de Plantu. "Ce n’est pas un livre de Sarkolâtrie, mais c’est un livre où je lui rends justice sur ce qu’il a fait de positif. Je ne parle pas sans cesse du Fouquet’s ou du Paloma", explique au Monde Claude Allègre, qui juge avoir a fait un livre "équilibré".
Il reconnaît rencontrer régulièrement Nicolas Sarkozy, avec lequel il a des relations "confiantes" et "amicales", "malgré le tour de con qu’il m’a fait". Le chef de l'Etat, après avoir proposé deux fois à M. Allègre d’être ministre – se voyant opposer un refus –, l’a proposé une troisième fois. Claude Allègre a finalement accepté, mais M. Sarkozy s’est ravisé dans la foulée des élections européennes de 2009, qui avaient vu une bon score des écologistes. C’est fini. "Je suis un homme libre qui ne vise rien. Je n’ambitionne rien du tout. Je n’occuperai plus de poste ministériel", assure M. Allègre, qui invoque son âge.
L'ancien ministre de l'éducation salue la décision de Nicolas Sarkozy d’avoir limité à deux le mandat du président de la République, d’avoir nommé le socialiste Didier Migaud à la Cour des comptes et "de s’être bougé les fesses pendant la crise". En revanche, il critique la réforme des universités, juge que le Grenelle de l’environnement, "ce n’est rien du tout" et n’est pas en ligne avec la politique d’éducation, sujet qu’il affirme ne jamais avoir abordé avec le chef de l'Etat. "Je n’ai jamais été pour que les proviseurs recrutent leurs professeurs. Je suis un Républicain strict".
Claude Allègre estime que Nicolas Sarkozy n’a pas "le sens d’une équipe". Il se dit partisan d’un gouvernement d’union nationale avec plus de techniciens et moins de politiques, comme en 1958. Mais il refuse, pour l’instant, de désigner son président : celui qui dit s’être abstenu au second tour de la présidentielle de 2007 refuse de dire pour qui il votera en 2012.
Il précise toutefois que dans certaines propositions qu’il fait, il se situe à droite du PS. "Je dis du bien de Jean-Luc Mélenchon et de Montebourg", déclare M. Allègre, ajoutant : "Si Hollande est là où il est, c’est parce que je l’ai fait entrer dans l’équipe Jospin."
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