Dans une longue tribune publiée mardi par Libération, le candidat socialiste à l'Élysée attaque les «fautes économiques et morales» du quinquennat de Sarkozy et promet d'oeuvrer à «l'indispensable redressement de la Nation».
Soulignant que le scrutin «interviendra dans un contexte que rarement notre pays aura connu depuis le début de la cinquième République», il estime que le choix des électeurs au printemps 2012 sera «décisif». «Pour la première fois depuis longtemps dans notre histoire nationale, ce choix dépassera, et de loin, les seules questions politiques et partisanes», écrit-il.
Les «échecs» et les «contorsions» de Sarkozy
Estimant que «la dépression économique est là, l'angoisse sociale est partout, la confiance nulle part», François Hollande éreinte le chef d'État. Car pour lui, la crise n'explique pas tout. «Il y a surtout les politiques injustes et stériles menées depuis dix ans, les fautes économiques et morales de ce dernier quinquennat. Il y a donc la responsabilité personnelle de celui qui est au sommet de l'Etat depuis cinq ans», dit-il. «Comme les choses seraient faciles, si l'échec devenait une excuse, si l'expérience -même malheureuse- devenait une justification opportune de poursuivre et si l'abandon des promesses une preuve de courage!». Il ironise sur les «contorsions» de Sarkozy, «incapable de trouver une issue à la crise de la zone euro après seize “sommets de la dernière chance” en à peine deux ans». «Plutôt que de reconduire un président qui aurait tellement changé, pourquoi ne pas changer de président tout simplement?».Pour redresser le pays, il se fixe quatre principes: «la vérité, je ne serai pas un président qui viendra devant vous six mois après son élection pour vous annoncer qu'il doit changer de cap», «la volonté», «la justice» et «l'espérance», car «je veux retrouver le rêve français».
«Oui, nous pouvons, même dans une économie mondialisée, maîtriser notre destin», poursuit le candidat PS, rappelant «que la gauche et la droite, ce n'est pas la même chose». «Il peut y avoir des défis incontournables. Il n'y a jamais une seule politique possible pour les relever. Le prétendre est un leurre, pire, un mensonge».
«Incarner l'alternance»
Face à la candidate FN Marine Le Pen aux alentours de 20% dans les intentions de vote, il dit ne «rien ignorer des tentations d'électeurs, souvent issus des classes populaires vers l'extrême-droite». «Ma campagne sera tournée vers eux, je leur parlerai net. J'entends leur colère et leur désarroi», mais «je leur démontrerai» qu'avec l'extrêmisme, «c'est la violence sociale et la vindicte ethniciste qui menaceraient la République».S'agissant des autres candidatures de gauche et des écologistes, Hollande estime qu'elles «peuvent marquer des orientations», mais qu'il «sera difficile pour l'une d'entre elles d'être présente au second tour». «Dès lors, il me revient d'incarner l'alternance et de permettre le changement». «Rien n'est acquis», prévient-il, mais, «comme il y a 31 ans, avec François Mitterrand, si nous savons nous en montrer dignes (...) c'est à moi que (les Français) confieront la responsabilité de diriger le pays».
François Hollande entre dans le vif de sa campagne cette semaine. Invité du JT de France 2 mardi soir, il tiendra mercredi à Mérignac en Gironde son premier meeting depuis sa victoire à la primaire, avant d'enchaîner jeudi par un déplacement à Caen, samedi sur ses terres de Corrèze et dimanche à Jarnac en Charente pour l'anniversaire de la mort de l'ex-président François Mitterrand. Hormis les très nombreux déplacements thématiques, le candidat tiendra sept «grands meetings» de portée nationale. Le premier aura lieu le 22 janvier au Bourget avec «un discours à la nation», devant «plusieurs milliers de personnes», a détaillé Manuel Valls, responsable de sa communication. A l'heure où Nicolas Sarkozy multiplie les déplacements pour ses voeux de nouvel an, François Hollande cherche à tout prix à occuper le terrain.
QUEL MARIOLLE !!!!
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