TOUT EST DIT

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mercredi 11 janvier 2012

Hollande contraint par Sarkozy à une mise au point sur ses projets fiscaux

Attaqué sur le projet socialiste de suppression du quotient familial, le leader du PS a dû ajuster le tir.

"L'affaire" du quotient familial, puisqu'il faut bien, désormais, l'appeler ainsi, va-t-elle handicaper durablement François Hollande, à l'image de sa déclaration pendant la campagne de 2007, sur la taxation des riches, c'est-à-dire tous les salariés au-delà de 4.000 euros ? Peut-elle le marquer comme le socialiste "taxeur" et matraqueur des classes moyennes ? C'est évidemment le souhait de l'UMP.
LE VISAGE DE LA VÉRITÉ, DU COURAGE ET DE LA CONNERIE .
Nicolas Sarkozy lui-même est monté mardi au créneau pour dénoncer comme une "folie" le projet socialiste de suppression du quotient familial, qui « aurait des conséquences absolument dramatiques » pour la politique familiale.
Cette suppression d'un système attribuant un avantage fiscal croissant avec le nombre d'enfants (les fameuses "parts") et le revenu avait été confirmée la semaine dernière par le bras droit de François Hollande, le spécialiste des questions économiques, Michel Sapin, et ce mardi par Manuel Valls, chargé de la communication du candidat socialiste. L'idée circulant au PS est de supprimer le système de quotient, non pas pour augmenter les recettes de l'Etat, mais pour le remplacer par une somme forfaitaire attribuée pour chaque enfant, et ne dépendant donc pas du revenu. Un projet fortement redistributif, qui conduirait à augmenter l'impôt de plus de 40 % des foyers (les plus aisés), frappant surtout les 10 % les plus riches, et au contraire à accroître les ressources des moins favorisés, tous ceux qui ne paient pas l'impôt sur le revenu. Un projet marqué à gauche, donc. Mais le candidat socialiste peut-il laisser dire qu'il a l'intention « d'assassiner » les classes moyennes, selon l'expression du ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez ? Evidemment non. Le risque serait grand d'effrayer les dits Français moyens, au profit d'un François Bayrou, par exemple.
Ajustement
Du coup, François Hollande a tenu faire une mise au point. « Je ne veux pas supprimer le quotient familial qui est un avantage fiscal pour les Français » a-t-il déclaré. Il s'agit de « moduler le quotient pour qu'il puisse être plus juste pour l'ensemble des familles, pour les plus modestes qui ne le touchent pas, pour les classes moyennes qui devront avoir un avantage plus élevé et un peu moins pour les familles très favorisées. »
Peut-on donc parler d'un recul par rapport au projet initial, d'un renoncement ? Il y aura, tout au moins, un ajustement. Tout est affaire de définition. Comment François Hollande définit-il les très favorisés ? Si les 10 % de foyers les plus aisés correspondent à cette définition, alors il pourra sans doute concevoir un schéma gagnant pour tous les autres. Au-delà, c'est la maîtrise de la communication du candidat socialiste qui est en cause. « Le seul moyen d'avancer sur ces sujets fiscaux, c'est de les inscrire dans une cohérence globale, un récit », souligne le politologue Stéphane Rozès. Ce n'est évidemment pas le cas, en l'occurence. C'est une étude de Bercy révélée par « Les Echos », montrant l'ampleur des hausses d'impôt qu'impliquerait la suppression du quotient, qui a mis le feu au poudre. Sans que François Hollande n'ait vu le coup venir.

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