MÉTHODE INDIGNE
Hors de question, répond aujourd'hui LVMH. Le groupe détient désormais, via des sociétés qu'il contrôle, plus de 23 millions d'actions Hermès sur un total de quelque 105 millions. Quant au franchissement du seuil de 15 % de droits de vote, il "résulte d'une réduction du nombre total de droits de vote de la société Hermès international", selon l'AMF. Et LVMH n'entend pas s'arrêter là. Dans sa déclaration au gendarme de la Bourse, il reconnaît "envisager de poursuivre, le cas échéant, ses achats d'actions Hermès international, en fonction des circonstances et de la situation du marché". Et d'évoquer un investissement "stratégique et de long terme", mais sans intention de "prendre le contrôle de Hermès International ou de déposer une offre publique d'achat", ni de demander un poste au conseil de surveillance. Dans les faits, si LVMH réclamait un tel poste, il se verrait sans nul doute opposer une fin de non-recevoir.
Aujourd'hui, la famille Hermès fait bloc et s'estime à l'abri de toute prise de contrôle hostile grâce à sa holding. Le flottant (actions en circulation en Bourse) se situe désormais autour de 5 %, la famille détenant plus de 72 % des actions de Hermès.
LVMH a indiqué à l'AMF détenir un contrat d'échange de flux financiers sur actions ("equity swaps"), qui porte sur l'équivalent de 205 997 actions Hermès, à échéance de moyen terme. C'est par le biais de ces produits dérivés, complexes instruments financiers, que le numéro un du luxe avait réussi l'an dernier son entrée par surprise dans Hermès, une méthode considérée comme indigne par la famille Hermès.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire