TOUT EST DIT

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samedi 19 novembre 2011

La Grèce veut s'imposer encore plus de rigueur en 2012

Le nouveau gouvernement de coalition présente ce vendredi un budget 2012 encore plus austère que prévu. Et ce alors que les objectifs affichés pour 2011 pourraient ne pas être tenus.

Sur le plan de la rigueur, la Grèce veut resserrer sa ceinture d'un cran supplémentaire en 2012. Le gouvernement du nouveau premier ministre, Lucas Papadémos, a revu à la baisse son objectif de déficit pour l'année prochaine, à 5,4% du produit intérieur brut (PIB), après 9% en 2011. L'avant-projet de budget visait initialement une différence entre recettes et dépenses de 6,8%.
«Après une période historique d'augmentation régulière, l'évolution de la dette publique va maintenant s'inverser, a déclaré aux députés le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, lors de la présentation du budget. Désormais, la trajectoire est celle d'une réduction de la dette publique pour alléger le fardeau qui pèse sur les épaules des Grecs.» Le budget sera soumis au vote le 7 décembre.
Si la Grèce peut promettre un objectif plus rigoureux encore, c'est grâce en partie à la renégociation réussie en octobre dernier entre l'Union européenne et les banques grecques pour partager la facture du sauvetage du pays. L'objectif de déficit prend en effet en compte l'effacement par les banques de 50% de la dette grecque qu'elles détiennent. En excluant cette mesure, le déficit serait de 6,7% l'an prochain, soit proche de l'objectif initial.

Récession pire que prévue

D'autre part, le nouveau projet de budget prévoit que la Grèce fera face à une récession pire que prévu auparavant, de 2,8% contre 2,5% d'abord calculé. Cela signifie moins de recettes fiscales que prévu, et donc plus de rigueur à venir. En 2011, l'activité a reculé de 5,5%, alors que le FMI tablait en décembre 2010 sur une baisse de l'activité de seulement 3%.
Le nouveau gouvernement de coalition entend convaincre ses partenaires internationaux de sa volonté de redresser les finances publiques grecques. Les inspecteurs du Fonds monétaire international, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne sont d'ailleurs arrivés ce vendredi à Athènes. Ces institutions internationales réclament un engagement par écrit de tous les grands partis politiques grecs de respecter les termes de l'aide accordée à Athènes en échange de la rigueur. Problème, les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) refusent de s'engager.

L'objectif raté de 2011

D'autre part, même si le projet de budget est présenté comme très rigoureux, des doutes peuvent subsister sur sa future mise en oeuvre. L'exécution du budget 2011 a ainsi dérapé et l'objectif initial d'un déficit de 7,6% a dû être revu à la hausse à 9%. Et encore : à en croire les chiffres du rapport des finances publiques grecques du mois d'octobre, il faut s'attendre à un déficit de 9,2% à la fin de l'année, selon les calculs des économistes de Barclays Capital.
Certes, la récession est plus grave que prévue et explique des recettes inférieures aux prévisions, reconnaissent ces analystes. Mais la pente des dépenses est inquiétantes, ajoutent-ils : depuis le début de l'année, et malgré toutes les mesures annoncées, le niveau de la dépenses publique n'a quasiment pas bougé.

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