lundi 21 novembre 2011
Désarçonnée, Eva Joly remonte à cheval
On ne voit plus ses lunettes rouges, sa tête blonde. Où est donc passée Eva Joly ? Officiellement, elle a disparu de la circulation pour se ressourcer, avant de relancer une campagne qui ne décolle pas. Le silence de la candidate d'Europe-Ecologie, peut-être son spleen - a-t-elle songé à se retirer ? -, relève plus du malaise que de l'abstinence volontaire. L'ancienne magistrate doit accomplir son apprentissage. La présidentielle, ce n'est pas une sinécure. Elle doit composer avec les sensibilités qui traversent la famille, des pro-Duflot aux nostalgiques de Hulot, et avec Cécile Duflot, la patronne, qui monopolise l'espace médiatique. Elle doit surtout assurer le service après-vente d'un accord conclu dans la douleur avec le PS, qu'elle n'a pas négocié et qu'il lui sera difficile, sinon impossible, à assumer. Car il entérine des désaccords sur deux dossiers - Flamanville et l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes - sur lesquels elle s'est montrée intransigeante. Il occulte les thèmes fondateurs de l'écologie. Comment marquer sa différence, défendre des convictions environnementales quand le compromis exclut la sortie du nucléaire et vise à bâtir un pacte électoral ? On lui souhaite donc bien du plaisir pour (re)nouer le contact avec l'opinion, cette semaine. Bien du courage pour répliquer à ceux qui n'auront de cesse de rabaisser l'accord à un troc au service d'un groupe parlementaire et d'une présence gouvernementale. Les Verts ont fait le choix - il se défend - du réalisme : ils réclament leur part de pouvoir. Reste à Eva Joly le combat des valeurs. Pas sûr que ça constitue une rente électorale.
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