mardi 22 novembre 2011
Comment déterminer qui est « détraqué » ?
De l'art et la manière de récupérer un fait divers tragique à des fins électorales ! Ils ne sont pas plus fins les uns que les autres. Ni ceux qui, hier matin, réclamaient - ou annonçaient ? - la création de centres fermés à raison d'un par département ; ni le gouvernement qui décidait que « toute personne qui a commis un crime sexuel particulièrement grave doit être placée en centre éducatif fermé lorsqu'il est mineur » et même jusqu'à un jugement et une éventuelle condamnation. À chaque campagne ses symboles. Agnès a été tuée, bon sang ! Messieurs Dames les politiques, vous êtes prompts à appeler les médias à plus de retenue, souvent à raison, mais parez-vous aussi du costume vertueux de la pudeur quand c'est nécessaire. En l'occurrence, on est face à un être humain, un mineur, plutôt bon élève semble-t-il, qui a un problème avec les filles. Un tourment tel qu'il était en attente d'un jugement pour un viol quand il a recommencé, allant jusqu'à effacer la vie de sa victime comme pour gommer son acte odieux. Les psys n'y ont vu que du feu. Les juges s'en sont remis aux psys ; et ont confié ce jeune homme à une communauté éducative. Après coup, il est évident que le meurtrier d'Agnès n'avait pas sa place dans un établissement scolaire, fût-il qualifié de « la dernière chance » ; il ne relevait pas de la compétence des enseignants ; il y a eu « dysfonctionnement » pour paraphraser le ministre de l'Intérieur. Et toutes ces agitations dans l'émotion ne régleront pas le problème de fond : que faire d'un détraqué sexuel, par ailleurs « normal » ? Quatre mois, quatre ans ou quarante ans de prison n'en feront jamais un ange à sa sortie. Il restera dangereux. Et la condamnation des familles des victimes, c'est de toute façon la perpétuité. Mais qui peut prétendre déterminer qui est détraqué ou ne l'est pas ?
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