Le volet nucléaire de l'accord entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) pourrait avoir "des implications négatives significatives" sur la situation financière des géants français de l'atome EDF et Areva, a averti lundi 28 novembre l'agence de notation Standard & Poor's (S&P).
La fermeture en 2013 des deux réacteurs de la centrale alsacienne de Fessenheim (Haut-Rhin) amputerait ainsi l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) d'EDF de 400 millions d'euros par an, soit un peu moins de 3 % de l'Ebitda attendu pour 2011, estime S&P."Nous pensons que le remplacement de la capacité perdue de génération électrique, qu'elle soit achetée sur les marchés de gros ou produite par des nouveaux actifs plus chers, réduirait la compétitivité d'EDF par rapport à son mix de production actuel", estime l'agence.
75 % DE LA PRODUCTION ÉLECTRIQUE D'ORIGINE NUCLÉAIRE
Près de 87 % de l'électricité produite par EDF en France est nucléaire, le reste relevant principalement de l'hydraulique, loin devant les autres (thermique, éolien, solaire...). L'atome civil représente environ 75 % de la production hexagonale.
Standard & Poor's estime également que les propositions sur le nucléaire contenues dans l'accord PS-EELV "devraient probablement affaiblir à long terme la position compétitive et la génération de trésorerie" d'Areva.
Le groupe nucléaire français souffrirait notamment de la baisse de la demande d'uranium par EDF, de l'abandon du projet de réacteur EPR de Penly (Seine-Maritime), de la disparition de contrats de prolongement de la durée de vie des centrales françaises, voire à plus long terme du déclin de la filière du combustible mox, relève S&P.
EDF et Areva sont actuellement notés AA- et BBB+ par l'agence, des notes renforcées de trois crans par le soutien financier attendu de l'Etat, actionnaire majoritaire à près de 85 % des deux groupes.
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